Alors qu'en cette fin d'année, les nationalistes hindous multiplient leurs attaques, la police indienne ne peut plus assurer la protection des chrétiens.
En Inde, à l'approche de Noël, les réunions chrétiennes se multiplient. Les attaques menées par les extrémistes hindous aussi.
Des attaques répétées
Dans l'État de Karnataka, plusieurs réunions chrétiennes ont déjà été la cible de nationalistes hindous. Le 29 novembre, le groupe extrémiste Bajrang Dal a fait irruption lors d'une réunion de prière à Belur, district d'Hassan. La police a dû intervenir pour protéger les chrétiens.
Début novembre, un autre groupe nationaliste hindou, le Sri Ram Sene, avait interrompu une réunion de prière dans une salle publique de Maratha Colony, à Belgavi. Ils avaient enfermé les chrétiens présents et c'est la police qui les a délivrés en arrivant sur place.
Préserver « l'harmonie sociale»
Le pasteur Thomas Johnson, interviewé par un site d'actualité du Sud de l'Inde, résume la situation: «Il n'y a pas d'interdiction officielle, mais la police a contacté plusieurs pasteurs par téléphone pour leur demander de ne plus tenir de réunion, car elle craint de ne pouvoir assurer leur protection. Elle espère ainsi préserver "l'harmonie sociale". La police demande aux chrétiens d'éviter surtout de se réunir dans des salles louées ou encore les uns chez les autres.»
Bientôt une loi anti-conversion?
Dans ces deux cas, les hindous justifient leurs attaques en accusant les chrétiens de convertir les hindous au christianisme, de force ou à l'aide de cadeaux.
C'est pourquoi l'État du Karnataka s'apprête à adopter une loi criminalisant la conversion forcée. Tout devrait se décider avant le 24 décembre. Basavaraj Bommai, le président de l'Assemblée, a déclaré qu'il soutenait cette loi et qu'il la ferait appliquer dès son adoption.
Cette loi anti-conversion existe déjà dans 9 États de l'Inde où elle est abusivement utilisée contre les chrétiens.
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