Cela fait maintenant 10 longues années que 7 chrétiens de Kandhamal, en Inde sont en prison sur de fausses accusations de meurtre.
Sept chrétiens originaires de la région de Kandhamal, en Inde, purgent une longue peine de prison pour un meurtre qu'ils n'ont manifestement pas commis.
Ils ont été condamnés pour le meurtre, en août 2008, du leader extrémiste hindou Swami Laxmanananda Saraswati. Cet assassinat a été l’élément déclencheur de la pire violence anti-chrétienne en Inde puisque des émeutes ont éclaté en Orissa (aujourd’hui Odisha). Il avait pourtant été revendiqué par des maoïstes.
Condamnés à la réclusion à perpétuité en octobre 2013, les sept chrétiens avaient été déclarés innocents en première instance par deux juges. En juin 2015, l'audition de l'appel a été reportée.
Il s'agit de : Munda et Sanathan Badamajhi, Durjo et Bhaskar Sunamajhi, Bijay Kumar Sanseth, Buddhadeb Nayak et Gornath Chalenthseth.
Des citoyens sans histoire
Pour Pabitra, l'épouse de Bijay Kumar Sanseth, cela ne fait aucun doute, son mari a été arrêté en raison de son engagement:
«Parce que mon mari était un croyant convaincu et un leader chrétien actif, ils l'ont ciblé.»
Sanatan Badamajhi, âgé de 36 ans, s'occupait de son bétail et de ses moutons le jour de l'assassinat.
Son voisin, Nakula Mallick, affirme que «la police n'est jamais venue pour enquêter ou demander quoi que ce soit sur lui.» Sanatan a été arrêté dans la nuit du 4 octobre 2008.
Munda Badamajhi, 34 ans, a lui aussi été arrêté dans la nuit du 4 octobre 2008 à son domicile dans le village de Duringpodi.
Son épouse, Bandigudali, se demande quelle faute il aurait pu commettre et se désole de ces 10 années passées en prison par son mari.
Durjo Sunamajhi, 35 ans, a été arrêté dans la nuit du 4 octobre 2008. La police a fait irruption dans sa maison du village de Budapada et l'a emmené, ainsi que le canon brisé d'un fusil de chasse, trouvé chez lui.
Gumili, son épouse, a dit que son mari voyageait en train le jour du meurtre et qu'il n'avait jamais touché à l'arme.
Bijay Kumar Sanseth, âgé de 42 ans, a été accusé d'avoir préparé le meurtre de M. Saraswati.
Selon Pabitra, son épouse, la police a téléphoné le 12 décembre 2008 et lui a dit de se présenter au poste de police le lendemain. Il l'a fait et est détenu depuis.
Bhaskar Sunamajhi, 32 ans, jouait aux cartes avec ses amis dans le village de Kutiguda lorsque la police est venue le chercher le 13 décembre 2008.
«Vous pourrez repartir demain», lui a dit la police en l'emmenant. Mais depuis, il n'a pas pu rentrer chez lui.
Budhadeb Nayak, âgé de 42 ans, a été arrêté dans la nuit du 13 décembre 2008. Trois jours plus tard, la famille lui a rendu visite à la prison de Balliguda.
La police a déclaré qu'il se trouvait avec des maoïstes dans la jungle le 12 décembre, aux côtés de trois autres accusés.
Gornath Chalanseth, 41 ans, a été placé en garde à vue le 13 décembre 2008.
Son cousin, pasteur, l'a accompagné au poste de police et l'a vu se faire arrêter. Quelques jours plus tard, il a été accusé de meurtre.
L'assassinat du leader extrémiste hindou Swami Laxmanananda Saraswati a été le prétexte d'une forte vague de violence dans l'État d'Orissa (aujourd’hui Odisha) en 2008.
Près de 100 chrétiens ont été tués, 300 églises et 6 000 maisons chrétiennes ont été pillées et incendiées. Plus de 56 000 personnes sans-abri ont été recensées à Kandhamal après qu'un groupe nationaliste hindouiste ne qualifie le meurtre de «conspiration chrétienne».
De nombreuses victimes de ces attaques attendent depuis 10 ans des compensations pour les pertes subies.