Le Chhattisgarh pourrait être le prochain État indien à renforcer sa loi anticonversion, ce qui augmenterait les risques de persécution de la minorité chrétienne.
En ce début de mois de mars, le gouvernement de l'État indien du Chhattisgarh a annoncé son intention de présenter un nouveau projet de loi. Le texte fait de la conversion forcée des mineurs, des femmes et des personnes appartenant à une communauté tribale un crime. Il sera passible d'amendes et d'une peine d'emprisonnement pouvant aller jusqu'à 10 ans.
Des sanctions plus lourdes
La nouvelle loi prévoit des sanctions plus lourdes pour les conversions frauduleuses que l'ancienne loi sur la liberté de religion, datant de 2006. Les conversions frauduleuses ou illégales sont celles qui résultent «d'un abus, d'une force, d'une influence indue, d'une coercition, d'une incitation ou d'un mariage». Mais rien de tout cela ne s'applique à ceux qui se reconvertissent à l'hindouisme...
En janvier, le ministre en chef du Chhattisgarh, Vishnu Deo Sai, a déclaré que les missionnaires chrétiens étaient «très actifs». Ce qui aurait entraîné une augmentation des conversions. «Tout cela cessera bientôt», aurait-il ajouté.
Les minorités prises pour cible
Les chrétiens du Chhattisgarh sont préoccupés par la proposition de loi. Notre partenaire est lui aussi inquiet:
«Elle entraînera certainement une augmentation des attaques contre les chrétiens et les églises.»
Il poursuit: «Les églises seront fermées, les cérémonies de mariage et d'enterrement seront perturbées et les institutions chrétiennes seront étroitement surveillées et très vulnérables aux attaques. Les pasteurs et les dirigeants risquent d'être emprisonnés sur la base de fausses accusations d'incitation à la conversion au christianisme.»
Lisa Gentile, une porte-parole de Portes Ouvertes, précise quant à elle: «L'absence de définitions adéquates des infractions contenues dans le projet de loi le rend susceptible d'être utilisé à mauvais escient. Le Chattisgarh compte une importante population tribale. Et le gouvernement actuel de l'État a proposé de retirer aux tribus leur statut de minorité protégée, si elles se convertissent à l'islam ou au christianisme. Si cela devait se concrétiser, les tribus converties au christianisme perdraient toutes les protections socio-économiques garanties par la Constitution. Ces lois et propositions sont utilisées pour cibler les minorités par les groupes extrémistes qui sont libres d'agir en toute impunité», conclut Lisa Gentile.
Sources: The Print, UCA NEWS et Times of India