Lois anticonversion, écoles et universités chrétiennes, statuts des ethnies au Manipur... La justice indienne a récemment rendu plusieurs décisions importantes.

Une loi anticonversion remise en question

Douze Etats indiens mettent en œuvre des lois anticonversion, qui sont en fait utilisées par la majorité hindoue pour persécuter les minorités, autant musulmane que chrétienne. Or, à ce sujet, une autre bonne nouvelle vient de tomber la Cour Suprême. Lors d’une audience en date du 16 mai, la Cour Suprême a émis oralement des doutes sur la constitutionnalité de la loi anticonversion en Uttar Pradesh. Cette loi, adoptée en 2020, voilerait le droit fondamental à la liberté de religion. 

Notons par ailleurs que les élections législatives dans l'État de l'Uttar Pradesh ont vu la victoire de l'opposition aux nationalistes hindous: l'alliance appelée «INDIA», plus laïque et respectueuse des minorités, a gagné 43 sièges de députés, contre 36 pour les nationalistes hindous du BJP. 

Droits garantis pour l'éducation chrétienne

Le 28 mai, c’est au tour d’un tribunal de New Delhi d’avoir pris la défense des écoles chrétiennes. Cette Cour a estimé qu’il leur était possible de recruter leurs dirigeants et leurs enseignants sans l’accord de l’État, tant que les diplômes requis étaient bien présentés, et sans perdre les subventions de l’État. 

Dernièrement, les extrémistes hindous avaient ciblé des écoles chrétiennes, leur demandant de retirer les croix de leurs locaux, et d'autoriser les élèves hindous à porter des uniformes religieux au lieu de porter l’uniforme scolaire obligatoire.

Si cette décision de justice ne s'applique qu'à l'État de New Delhi, elle pourrait créer un précédent dont pourraient bénéficier les écoles et universités chrétiennes du reste du pays.

Changements au Manipur

Enfin, dernière très bonne nouvelle: un tribunal vient d’ordonner à l’État du Manipur d’abroger sa récente loi sur le statut des tribus, loi qui avait mis le feu aux poudres entre les éthnies kuki et meitei, provoquant le déplacement de plusieurs dizaines de milliers de chrétiens. 

Pour Rinzen Baleng, en charge du plaidoyer à Portes Ouvertes International :

«Il s'agit assurément de développements positifs pour les chrétiens du pays. Cependant, tant que des définitions ambiguës demeurent dans les lois anticonversion, elles seront utilisées contre les minorités religieuses.»