Cela fait maintenant 10 longues années que les chrétiens de Kandhamal (État d'Odisha) se battent pour obtenir réparation suite aux violences meurtrières qui ont secoué cette région d'Inde à l'été 2008.
10 ans après les attaques dont ils ont été victimes, les chrétiens de Kandhamal, dans l’État d'Odisha, attendent toujours une compensation du gouvernement (Odisha est le nouveau nom pour Orissa).
En 2008, 100 chrétiens avaient été tués, 300 églises et 6 000 habitations de chrétiens avaient été endommagées. 55 000 personnes se sont retrouvées sans abri dans une vague de violences sans précédent à Kandhamal. Ces violences faisaient suite au meurtre d'un leader hindou, Laxmanananda Saraswati, le 23 août 2008.
150 cas toujours en cours
L'assassinat, pourtant revendiqué par des maoïstes, a été attribué à 7 hommes, tous chrétiens. Chalanseth, Sanseth, Durjo Sunamajhi, Bhaskar Sunamajhi, Budhadeb Nayak, Munda Badamajhi et Sanatan Badamajhi ont condamnés à la prison à perpétuité. Depuis, ils clament toujours leur innocence.
Tous les auteurs des attaques n'ont pas encore pu répondre de leurs actes devant la justice. Sur les 827 affaires pénales enregistrées, 315 n'ont pas été suivies, tandis que sur les 362 affaires dans lesquelles un verdict a été rendu, seuls 78 procès ont abouti à une condamnation. 6 495 personnes ont été arrêtées, et 150 cas sont toujours en cours.
Une compensation tant attendue
En mai 2018, la Haute Cour d'Odisha a ordonné le versement d'une indemnité supplémentaire, accordée il y a 2 ans, aux familles de 14 chrétiens tués. Le gouvernement a été sommé de libérer des fonds pour indemniser 6 000 autres personnes blessées ou dont les maisons ont été détruites.
Après le verdict de la Haute Cour, Pratap Chinchani, l'un des avocats, a déclaré vouloir s'assurer que le gouvernement de Kandhamal distribue bien l'indemnisation aux victimes, tel que le tribunal l'a ordonné :
«Comme les fonds sont maintenant entre les mains des fonctionnaires de Kandhamal, ils peuvent les distribuer aux victimes ; ils peuvent le faire par leurs propres moyens. La question est de savoir s'ils le feront.»