C'est la 7ème église fermée en moins d'un an en Algérie. L'église protestante d'Azaghar, affiliée à l’Église Protestante d'Algérie, a été mise sous scellés la semaine dernière.
C'est la 7ème église fermée par les autorités algériennes depuis novembre 2017. Après une accalmie et la réouverture de trois d'entre elles, un nouveau bâtiment vient d'être mis sous scellés.
Mardi 16 octobre, des policiers ont fermé et scellé les portes de l'église protestante d'Azaghar, un village près d'Akbou dans la wilaya de Béjaia, au Nord-Est de l’Algérie. L'église y est installée depuis plus de 5 ans et compte 300 membres.
Soit disant pas aux normes
Comme c’est le cas pour la plupart des églises affiliées à l’Église Protestante d’Algérie (EPA) l'église d'Azaghar avait reçu en décembre 2017, la visite d'un «comité de sécurité des bâtiments».
En février 2018, le gouvernement a fait savoir dans un courrier que le bâtiment ne répondait pas aux exigences de sécurité, à cause de l'absence d'issues de secours et d'extincteurs d'incendie notamment. Les responsables de l’église avaient pourtant résolu ces problèmes, selon le groupe de défense des droits chrétiens Middle East Concern.
Harcèlement continuel
L’assemblée est aussi accusée d’avoir violé le règlement en accueillant des visiteurs étrangers.
Les chrétiens d'Algérie s'exaspèrent de cette situation, vue comme un harcèlement continuel. En juillet, le Comité des droits de l'homme de l'ONU a exhorté le gouvernement algérien à cesser de harceler les chrétiens et à garantir la liberté religieuse à tous ses citoyens.
L'EPA visée
L’EPA qui fédère 45 églises protestantes dans tout le pays est clairement visée par ces fermetures. La dernière fermeture date du mois de juillet, c'était près d'Akbou également.
Des dizaines d'églises ont aussi reçu des notifications de fermeture sans justification.
L’État algérien a mis en place des comités pour l’inspection des établissements recevant du public. Mais ils sont également tenus de vérifier si les assemblées détiennent la licence pour l’exercice de leurs activités chrétiennes.
C’est l’une des mesures inscrites dans la loi algérienne de 2006 qui régit le culte non-musulman.