En août dernier, un chrétien de haute Égypte a été accusé de blasphémer sur Facebook. Le gouvernement l'a jeté en prison.
L'homme de 65 ans, un chrétien, a été accusé d'avoir publié sur Facebook un post à caractère blasphématoire envers l'islam. Malgré le manque d'informations concernant sa situation, il serait toujours en prison où il attend son procès. Sa femme:
«Cette accusation est ridicule: mon mari ne sait même pas comment marche Facebook! Il ne sait pas se servir d'internet!»
Un contact local de Portes Ouvertes a pu lui téléphoner. Elle raconte:
«La police est entrée dans sa pharmacie. Les policiers ont arrêté mon mari et notre fille, qui travaille avec lui.» Une foule en colère s'est assemblée près du poste de police. Le lendemain, la jeune femme a été relâchée. «Mon mari est une personne paisible et pacifique. Ses clients sont aussi bien chrétiens que musulmans. Cela fait plus de 30 ans qu'il gère sa pharmacie et il n'a jamais eu de problème.»
Un piège des extrémistes
«Peut-être que quelqu'un cherche à nuire au commerce de mon mari», s'interroge la femme du pharmacien. Il semblerait que des personnes aient piraté le compte Facebook de son mari pour y poster des messages insultant l'islam.
Pour elle, cela ressemble à un piège tendu par des extrémistes. Deux pharmacies appartenant à des extrémistes ont ouvert récemment dans le village.
Enquête en cours
L'avocat du chrétien enfermé est persuadé que le dossier de son client est trafiqué. «Lors de l'arrestation de mon client, les policiers ont confisqué son téléphone et ont imprimé la publication blasphématoire. Ils l'ont mise dans une enveloppe et maintenant, l'officier de police affirme avoir trouvé cette enveloppe dans la pharmacie de mon client!»
Les vidéos de la caméra de surveillance du magasin ont aussi été confisquées.
Depuis plus d'un mois maintenant, le pharmacien, qui est cardiaque, est emprisonné dans l’attente de son procès. Sa page Facebook et sa pharmacie ont été fermées par les autorités.
Pour des raisons de sécurité, les noms, date et lieu de l'incident ne sont pas précisés.