L’ordonnance a été adoptée le 9 mars par la Cour Suprême d’Islamabad. Elle n’est pour l’instant valable que dans la capitale, mais elle montre que le débat sur la religion s’intensifie au Pakistan. Elle oblige les citoyens pakistanais à mentionner leur religion lorsqu’ils demandent des papiers d’identité ou s’ils veulent  figurer sur les listes électorales.

Tous ceux qui veulent entrer dans l’administration, dans l’armée ou travailler dans la justice devront attester sur l’honneur que Mohamed était le dernier prophète, ce qui exclut d’office les minorités non-musulmanes. Il s’agit d’un pas de plus dans les discriminations dont les chrétiens et les autres minorités sont victimes au Pakistan.

La religion mentionnée sur la carte d’identité

Les chrétiens et les Ahmadis sont les plus fragiles face à cette décision. Ils font partie des minorités religieuses qui représentent environ 20 % de la population totale majoritairement sunnite. Tout comme les chrétiens, les Ahmadis font face à beaucoup de discriminations.

L’appartenance religieuse est déjà obligatoire sur le passeport. Mais cette mention sur la carte d’identité a été refusée en 1992 par les chrétiens qui disaient qu’ils auraient à faire face à  la discrimination économique et sociale. Le gouvernement avait fait marche arrière. Mais sous la pression et les protestations de la rue, le gouvernement a réinstauré le texte initial.