Au Kazakhstan, la police a effectué une descente dans des églises baptistes deux dimanches de suite en février.
A Taraz, dans le Sud de la région de Zhambyl, des policiers dont des agents antiterroristes ont fait deux descentes à une semaine d'intervalle dans deux églises, lors du culte dominical, selon l'ONG scandinave Forum 18. Les deux assemblées appartiennent au Conseil des Églises baptistes.
Trois chrétiens ont reçu des amendes d'une valeur d'un à deux mois de salaire moyen. Deux avertissements ont été donnés pour punir l'assemblée d'avoir mis en place des cultes sans autorisation de l'État. De la littérature chrétienne a été saisie.
Il faut appliquer la loi
Bien qu'il a assuré à Forum 18 ne pas avoir été informé des raids contre les baptistes ni des amendes à Taraz, Balgabek Myrzayev, responsable des Affaires religieuses du Kazakhstan et chef par intérim du Comité d'harmonie sociale (qui contrôle les activités religieuses) dans la capitale Astana, justifie ces descentes de police:
«Nos lois n’autorisent pas les organisations religieuses non-enregistrées et je n’ai pas le droit de changer la loi.»
Il a poursuivi: «Si une loi a été adoptée et entre en vigueur, tout le monde doit s'y conformer.»
Pour préserver leur liberté de religion, le Conseil des Églises baptistes a choisi de ne pas demander d'enregistrement officiel dans aucun des pays de l'ex-Union soviétique. Il suit également une politique de désobéissance civile, refusant de payer les amendes infligées pour punir l'exercice de leur liberté de religion ou de conviction.
Plus de restrictions religieuses depuis 2011
Au fil des années le gouvernement kazakh a durci sa politique sur la religion afin de lutter contre le terrorisme islamiste. Ce faisant, toutes les croyances subissent les conséquences de ce durcissement.
Le gouvernement surveille de plus en plus les rassemblements chrétiens. Les descentes de police et les arrestations se sont multipliées.
Interdictions de se réunir, amendes sommaires, peines de prison, fermeture de leur lieu de culte ou encore saisie de leurs biens. Les chrétiens sont continuellement soumis à des restrictions juridiques. On peut même se faire arrêter pour avoir téléchargé la Bible sur son smartphone.
En 2017, on a enregistré 283 poursuites judiciaires pour activités religieuses au Kazakhstan. En 2018, au moins 37 procédures administratives ont été lancées
pour sanctionner les individus, les organismes de bienfaisance ou les
entreprises qui accueillent, organisent ou participent à des réunions de
culte. 28 cas se sont soldés par des amendes. 7 protestants membres du Conseil des Églises baptistes en ont fait les frais. Le 23 mai 2018, le parlement adoptait un nouvel amendement restreignant encore la liberté de religion.