Ce 1er mai marquait la Journée internationale des travailleurs à Bangui en RCA. Des milliers de fidèles s’étaient rassemblés à l'église "Notre Dame de Fatima". Cela a été, pour la population et la communauté chrétienne, un jour de terreur… de plus.
Des attaques meurtrières à l’église mardi dernier
Le mardi 1er mai 2018, au moins 24 personnes ont été tuées à coup de grenades et de tirs, et plus d'une centaine ont été blessées lors d’une messe de célébration à l'église Notre Dame de Fatima. Le président Faustin-Archange Touadéra a fermement condamné ces violences. Suite à ce drame, un deuil national de trois jours a été décrété. Plusieurs rescapés de l’attaque témoignent :
"Ils ont dit : 'Nous allons tous vous tuer !' J'essayais de m'échapper quand j'ai été touché par une balle. Je remercie Dieu d'avoir gardé ma vie en sécurité" confie Joseph, 28 ans, qui a reçu une balle dans le bras gauche.
Albert Toungoumalé-Baba, 71 ans, vicaire de Saint Mathias, et principal prêtre de la célébration, figure parmi les 16 tués dans l’église.
"Pourquoi tuer des gens qui prient, seulement des gens innocents qui prient ?" s’interroge un témoin.
Profondes instabilités dans le pays
Le conflit en République centrafricaine s’enlise depuis plusieurs années et ne fait plus la une de l'actualité. Pourtant, dans tout le pays, des villages sont incendiés, des églises prises d’assaut, des paroissiens exécutés... Des milliers de personnes ont dû fuir leurs maisons et vivent dans des églises, qui font office de camps.
Tout a commencé le 24 mars 2013 lors de la prise du pouvoir par la Séléka, coalition rebelle à majorité musulmane. Désormais, le pays gouverné par le président chrétien Faustin Archange Touadéra est occupé aux trois quarts par 14 groupes armés.
Selon l’ONU, environ 2,5 millions de personnes ont encore besoin d'une aide humanitaire. La question du secteur de la sécurité et du désarmement, ou la démobilisation sont primordiales pour apaiser les tensions.