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En Colombie, les cartels de la drogue enrôlent de force des enfants-soldats. Les familles chrétiennes n’y échappent pas.
Ce
12 février, nous célébrons la Journée Internationale contre
l’utilisation des enfants-soldats. Partout dans le monde, des
enfants sont enrôlés de force pour... combattre, tuer et mourir.
Comme toutes les autres, les familles chrétiennes n’échappent pas
à ce fléau. C’est le cas en Colombie, par exemple.
Dans
ce pays, les cartels de la drogue, les trafiquants d’armes et les
réseaux de prostitution forcée prolifèrent. Selon un rapport de
l’ONU en 2024, les groupes armés clandestins recrutent
systématiquement des mineurs pour les exploiter dans les champs de
coca et les obliger à combattre, armes au poing. L’ONU a dénombré
282 cas d’enrôlement forcé de mineurs en 2024, mais reconnaît
que 30 % des kidnappings ne sont pas déclarés à la police,
par peur des représailles.
Un piège bien rodé
Cela
fut le cas d’un jeune, membre d’une église évangélique dans le
Nord du pays le 13 septembre dernier. Vers sept heures du matin, son
père a réveillé le pasteur Pedro (pseudonyme) pour l’informer de
la terrible nouvelle: «ils» avaient pris son
fils! Ni Pedro ni la famille n’ont porté plainte, par peur
d’empirer la situation. Personne n’a de nouvelles de l’adolescent
depuis.
Souvent,
les groupes armés clandestins utilisent des méthodes moins
violentes pour recruter des enfants. Dans les zones ravagées par la
pauvreté, ils promettent un meilleur avenir, des opportunités de
travail et de revenus pour les attirer dans leur piège. Pasteur
Salomón (pseudonyme) en
témoigne:
«Ils vendent du rêve. Ils promettent aux jeunes qu’ils pourront conduire des motos» - pasteur Salomón
Les
recruteurs font ainsi miroiter des sorties en bateau et offrent même
de l’argent. «Mais quand les jeunes veulent partir, c’est trop
tard» se désole pasteur Salomón.
Endoctrinement
précoce
Juana
(pseudonyme) enseigne dans une école chrétienne dans une zone de
conflits. Selon elle, «les garçons s’entraînent avec des
bâtons comme si c’était des armes et les filles apprennent à
cuisiner. Ceux qui refusent doivent quitter la communauté».
D’après elle, l’endoctrinement commence très tôt, dès l’école
primaire, car les enseignants sont des sympathisants des groupes
armés.
C’est
pourquoi, les écoles chrétiennes dans ces endroits, ainsi que les
églises auxquelles elles sont rattachées, sont une menace directe
pour le business de ces trafiquants. Les églises qui développent
des activités pour les jeunes à risque, pour leur éviter de se
droguer ou de se prostituer, sont donc particulièrement dans le
collimateur des cartels.
Intimidation
«Recruter
des jeunes issus de ces églises leur fournit non seulement de la
main d’œuvre mais est aussi un puissant moyen d’intimidation»
explique pasteur Salomón.
Surtout quand on sait que les filles «recrutées» sont
forcées à la prostitution.
Dans
ce contexte, Portes Ouvertes soutient coûte que coûte l’action de
son centre pour enfants en Colombie. Ce centre offre aux jeunes
vulnérables et à ceux qui ont réussi à échapper aux cartels un
soutien humanitaire, émotionnel, spirituel et psycho-pastoral. Il
restaure ainsi l’espérance de nombreuses familles et de leurs
enfants.