Quelques semaines après la nouvelle loi sur la religion permettant au gouvernement chinois de contrôler encore plus les églises, où en est-on ?
L’objectif officiel du gouvernement chinois est « de protéger la liberté religieuse des citoyens » mais les chrétiens y voient un instrument de contrôle. La nouvelle ordonnance religieuse est entrée en vigueur le 1er février.
Que dit cette nouvelle loi ?
Sur l’utilisation des bâtiments : L'ordonnance fixe des exigences détaillées pour l'enregistrement des organisations religieuses et l'utilisation d'un bâtiment à des fins religieuses. Dans le même temps, les autorités locales sont désormais seules habilitées à statuer sur les demandes.
Sur ceux qui enseignent la Bible : Le gouvernement se donne ainsi de nombreux nouveaux instruments de contrôle des activités ecclésiastiques. Les enseignants religieux ou les employés des institutions religieuses sont tenus de renseigner les autorités.
Sur internet : Le règlement couvre également les activités religieuses sur Internet. En vertu de l'article 47, tout engagement dans le domaine des services d'information religieuse en ligne est soumis à l'examen et à l'autorisation des autorités.
Des solutions au cas par cas
Le pasteur Wang Yi, de Chengdu, dans la province du Sichuan, a publiquement critiqué ce nouveau règlement : « Le gouvernement n'est pas habilité à imposer des règles aux groupes religieux, par exemple en ce qui concerne l'heure à laquelle ils doivent se réunir, la durée de leurs rencontres et encore moins le contenu des réunions. » La Constitution chinoise ne subordonne pas les activités et assemblées religieuses au consentement du gouvernement. De plus, « selon la logique et l'esprit de la primauté du droit », le gouvernement ne devrait pas pouvoir interdire à ses citoyens de participer à une rencontre religieuse.
Toutefois, selon un informateur local de Portes Ouvertes, « il n'est pas utile de confronter ouvertement le gouvernement chinois, ni de manifester pour revendiquer des droits. Il est préférable de mener des négociations directes avec les autorités locales, afin de trouver une solution sur le terrain au cas par cas. » Un conflit au niveau national, voire même international relayé par des médias étrangers ne ferait que renforcer les pressions du gouvernement chinois.
Selon certains observateurs, cette ordonnance vise avant tout à limiter la croissance et l'influence de l'extrémisme islamique dans la société chinoise. Les chrétiens en ont déjà fait les frais dans la province du Xinjiang où une centaine de chrétiens ont été envoyé en camp de rééducation.