Ils s’appellent Tien, Chong et Thuy. Ils sont vietnamiens et se sont convertis au christianisme, abandonnant le culte de leurs ancêtres. Les villageois le leur font payer au quotidien.
Au Vietnam, le gouvernement étant communiste, la population est censée être athée. Mais le bouddhisme, ainsi que le culte des ancêtres ou l’animisme sont largement répandus. Surtout dans les zones les plus rurales. Quant aux minorités chrétiennes, considérées comme influencées par l’Occident, elles sont souvent persécutées.
Séquestré, sa moto est confisquée
Tien (pseudonyme) a en récemment fait les frais. Cet ancien alcoolique s’est converti au christianisme en 2018. Ce printemps, il est allé prier chez Tho (pseudonyme), un tout nouveau converti voulait débarrasser sa maison des ornements de son ancien culte animiste. Mais quand les villageois l’ont appris, ils ont séquestré Thien et sa femme pendant deux jours. Et ils lui ont confisqué sa moto. Ils lui réclament aujourd’hui 500 euros... en dédommagement de la nourriture fournie pendant les deux jours où ils ont été «détenus»!
Tien est allé plaider sa cause auprès des autorités locales pour récupérer sa moto. On lui a alors dit qu’il n’aurait jamais du détruire l’autel animiste de Tho: les villageois avaient le droit de le traiter comme ils l’ont fait! Malgré tout, Tien ne baisse pas les bras:
«Je remercie Dieu car, à travers cette persécution, ma foi s’est fortifiée et je lui fais encore plus confiance. Je continuerai à partager sa Parole avec d’autres.»
Menacés d'expulsion
Chong (pseudonyme), quant à lui, a quitté le Vietnam en 2018 alors qu’il pratiquait encore le culte des ancêtres. A l’étranger, il s’est converti au christianisme. Il est revenu dans son village en mars 2023, complètement fauché, avec sa mère gravement malade et sa sœur sourde. Il était aussi accompagné de sa femme et de leurs quatre enfants. Quand les villageois ont découvert leur conversion au christianisme, ils les ont tous menacés de les expulser du village, une menace qu’ils n’ont pas – encore – mise à exécution, mais qui est malheureusement courante au Vietnam. Heureusement que Chong et sa famille ont trouvé une église locale pour les soutenir.
Des amulettes contre son gré
Dans un autre village, c’est une vieille dame de 85 ans qui se bat pour sa foi. Elle s’appelle Thuy (pseudonyme) et s’est convertie à Jésus-Christ il y a sept ans. De santé très fragile, ses enfants ont noué autour de ses poignets et de son cou des amulettes de leur culte animiste, qu’elle était trop faible pour enlever elle-même. Grâce à l’intervention du pasteur local, ses enfants ont accepté d’enlever les amulettes et de les brûler. Thuy le garantit:
«Même si le diable me tue, je n’abandonnerai pas Dieu.»
Comme elle ne peut pas se déplacer pour aller au culte, ce sont des membres de l’église qui lui rendent visite de temps en temps. Pour ses funérailles, elle souhaite que son corps soit incinéré et ses cendres répandues dans la rivière, sans passer par la pagode. Aujourd’hui, Thuy peut compter sur sa belle-fille et ses deux petits-enfants qui sont devenus chrétiens, malgré l’opposition de son propre fils.
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