L'une des plus grandes églises de la capitale chinoise, Sion, a été menacée de fermeture. Le gouvernement souhaitait y installer des caméras, les responsables de l'église ont refusé.
L'église de Sion en Chine est sous la menace d'une fermeture. En avril dernier, les autorités avaient demandé à ses responsables d'installer 24 caméras vidéo en circuit fermé dans le bâtiment pour «raisons de sécurité». Les responsables de l'église ont refusé. Jin Mingri, un des pasteurs de l'église explique :
«Ils voulaient poser des caméras dans le lieu de notre culte. L'église a décidé que ce n'était pas approprié... nos offices sont des moments sacrés.»
L'église, logée dans une grande salle rénovée dans le Nord de Pékin, attire habituellement des centaines de fidèles chaque dimanche.
L'assemblée est expulsée; les chrétiens font face aux menaces
L'assemblée a alors été expulsée de l'immeuble qu'elle louait. Le propriétaire du bâtiment avait pourtant promis qu'elle pourrait être locataire jusqu'en 2023.
Depuis leur refus d'installer des caméras, les responsables de l'église sont harcelés par la police. Les fidèles sont harcelés jusque sur leur lieu de travail pour leur faire promettre de ne pas
aller à l'église.
Révision de la réglementation religieuse chinoise
Le 1er février, de nouveaux règlements religieux sont entrés en vigueur, et une forte pression est exercée sur la communauté chrétienne.
A cause de ces nouvelles lois, les chrétiens sont clairement restreints par la «sinicisation» (le fait d'être chinois dans son orientation culturelle et dans sa soumission à l'autorité du Parti communiste). Les chrétiens des minorités ethniques sont contraints à déclarer leur allégeance au gouvernement et à soutenir l’unité nationale. Dans plusieurs provinces de Chine, des incidents ont été recensés: remplacement de la croix par le drapeau chinois, slogans faisant l'éloge du Parti communiste et des
valeurs du socialisme au sein des édifices religieux ou encore suppression des
images sacrées considérées «trop occidentales».
Sous la présidence de Xi Jinping, le parti communiste chinois (CCP) veut renforcer le contrôle de l'État sur les religions. Le 26 août, le parti a révisé les règles imposées à ses membres, y intégrant une clause spécifique aux religieux.