Ils ont été attaqués par les milices ex-Séléka, alors qu’ils revenaient de la ferme. 14 chrétiens ont perdu la vie à Bria, en République Centrafricaine, le jeudi 6 septembre.
14 chrétiens ont été tués dans la ville de Bria, capitale de la préfecture de la Haute Kotto, en Centrafrique (RCA) le soir du jeudi 6 septembre.
Ils revenaient vraisemblablement de leur ferme lorsqu'ils ont été attaqués par des milices musulmanes ex-Séléka (une coalition rebelle à majorité musulmane) à environ 1 km du camp de déplacés PK3. Selon un responsable déglise :
«Parmi eux se trouvaient 10 femmes, 2 hommes et 2 enfants. Quand nous avons appris qu'ils avaient été tués, personne n'a eu le courage d'aller immédiatement à la recherche de leur corps.»
Les noms des victimes restent inconnus. Parmi elles, une femme était enceinte.
Interdits de ville
Environ 50 000 personnes, principalement des chrétiens et des adeptes des religions traditionnelles de Bria et des régions voisines, vivent dans le camp de déplacés PK3. En Centrafrique, les minorités sont souvent contraintes de fuir et de se réfugier dans ces camps à cause de l'insécurité.
Les chrétiens de Bria sont terrorisés par au moins quatre factions ex-Séléka : CRFMC, UPC, Ex-Séléka et Séléka Renové, car « Ils ne veulent pas voir de chrétiens ici », a expliqué un responsable d'église. Il poursuit :
«Ils prétendent à tort que les chefs religieux sont à la tête de l'anti-Balaka. Les chrétiens ne vont jamais en ville. S'ils le font, on les menace, on les arrête et on leur demande de payer des amendes avant leur libération.»
Les chrétiens se retrouvent isolés dans leur propre pays. «Il n'y a aucun moyen d'aller en ville. Ils ont barricadé toutes les routes, et si vous vous aventurez dehors, vous le faites à vos risques et périls. Nous, chrétiens, nous n'avons rien d'autre à faire, pas de nourriture à manger, pas d'endroit où aller. Nous ne comptons que sur la prière. Priez pour nous !» demandent-t-ils.
Une déclaration d'entente signée le 28 août
Le mardi 28 août, à Khartoum, capitale soudanaise, la Russie a organisé une rencontre entre les anciens dirigeants des plus puissants groupes armés centrafricains.
Maxime Mokom, dirigeant anti-balaka, Nourredine Adam et Abdoulaye Hissene du Front populaire pour la Renaissance centrafricaine (FPRC), Mahamat al-Khatim du Mouvement patriotique centrafricain (MPC) et Ali Darass de l'Union pour la paix en République centrafricaine (UPC), anciens dirigeants de la Séleka sont parvenus conjointement à «une déclaration d'entente» en huit points. Les chrétiens de Bria n'en ont pas encore vu les effets.
La République Centrafricaine est 35ème dans l'Index Mondial de Persécution des Chrétiens. Toutes les dénominations chrétiennes sont visées par les attaques d’ex-Séléka.
Ce 1er mai marquait la Journée internationale des travailleurs à Bangui en RCA. Des milliers de fidèles s’étaient...