Des chrétiens issus des minorités ethniques Wa et Lahu ont été arrêtés par un groupe paramilitaire du Myanmar. Détenus, ils ont dû s’engager à ne plus prier dans les églises mais seulement dans leurs maisons.
Au Myanmar, des chrétiens des minorités ethniques Wa et Lahu ont été arrêtés par un groupe paramilitaire. L'agence de presse catholique UCAN rapporte qu’ils ont été détenus, et qu'ils ont dû s’engager à ne pas prier dans les églises mais seulement dans leurs maisons.
100 chrétiens de la communauté Wa ont signé une déclaration de garantie, et ont depuis été libérés, d'après le pasteur Lazarus, secrétaire général de la Convention baptiste de Lahu à Kyaing Tong.
92 chrétiens Lahu seraient toujours détenus par le plus grand groupe paramilitaire ethnique du Myanmar, l'United Wa State Army (UWSA).
Quand l'armée confronte l’Église
Selon un rapport de l'Organisation chinoise des droits de l'homme
(CHRO), la communauté Chin «continue d'être menacée» par des
institutions, y compris par l'armée du pays.
Depuis le 13 septembre, l'armée a détruit des églises dans la région. Selon les autorités militaires, les édifices religieux construits après 1992 sont illégaux. La construction de nouvelles églises et l'enseignement religieux dans les écoles de la région de Wa sont désormais proscrits.
Tun, pasteur d’un petit troupeau
Tun est un fermier d’une trentaine d’années, issu de la minorité ethnique Chin, à majorité chrétienne. Il a été envoyé à l’école biblique par sa famille. Il est aujourd’hui pasteur d’une petite communauté de 10 adultes et de leurs 7 enfants, de différents lieux et groupes ethniques.
En tant que petite minorité, ils sont mis sous pression par les plus grandes tribus, qui veulent qu’ils abandonnent leur identité et leur religion. Et leurs opposants usent de toutes sortes de stratégies. Tun témoigne: «Le dimanche, le chef du village nous appelle et met en place des réunions, ou parfois un programme de vaccination pour les enfants, et ils le font exactement au moment où nous nous préparons pour les rencontres d’église, ou pendant l’office», avant de poursuivre:
«C’est très dur de lutter contre ça. Je n’ai pas été battu ni n’ai souffert physiquement, mais j’ai souffert de la persécution indirecte.»
Tun souhaite que sa famille se prépare à l'éventualité de son arrestation.
La persécution dans tous les domaines de la vie
Au Myanmar (Birmanie), les ethnies Chin et Kachin subissent des discriminations continuelles. Relégués au second plan, les membres de ces minorités ont moins de droit que les autres habitants.
L'accès à l'éducation leur est restreint et ils sont lésés jusque dans leur travail. Le traitement infligé aux birmans de confession chrétienne est approuvé par le gouvernement. Par exemple, l'ethnie Chin n'est pas autorisée à acquérir des terres pour l'exercice du culte chrétien et fait face à la violence de la foule «souvent soutenue et même organisée par les autorités locales et les moines bouddhistes».
En août, deux missionnaires chrétiennes en visite dans un petit village à prédominance bouddhiste pour y enseigner l’Évangile ont été passées à
tabac par un groupe d'habitants.