Le Burkina Faso ne figure pas dans l’Index Mondial de Persécution des Chrétiens mais, ces dernières semaines, deux responsables chrétiens et leur famille y ont été enlevés.
Les enlèvements de deux responsables chrétiens et de leur famille au Burkina Faso inquiètent la communauté chrétienne de ce pays du Sahel.
Pasteur enlevé avec son fils, sa belle-fille et sa petite fille
Pierre Boena, originaire du village de Bilhore, est pasteur dans une église évangélique des Assemblées de Dieu. Il a été enlevé dans la soirée du 3 juin, avec son fils, sa belle-fille et sa petite-fille. Il se pourrait que d'autres personnes aient aussi été kidnappées avec lui.
Un peu avant, le 20 mai, un autre responsable chrétien de la paroisse d'Arbinda (à 40km de Bilhore), a été kidnappé avec sa femme.
L’escalade de la violence islamiste se fait de plus en plus sentir dans le pays, depuis 2014. Jusqu’à récemment, les attaques terroristes ne ciblaient que les personnels militaires et les fonctionnaires. Les djihadistes ciblent maintenant les écoles publiques, et en arrivent à attaquer les chrétiens.
Montée de l’extrémisme islamique
En janvier 2016, à Ouagadougou, la capitale, 30 personnes ont été tuées dans des attentats perpétrés par le groupe terroriste Al-Qaïda au Maghreb Islamique (AQMI). Parmi les victimes, six chrétiens qui participaient à un voyage humanitaire motivé par leur foi. Un septième, américain, était missionnaire et dirigeait avec son épouse, depuis 2011, un orphelinat et un refuge pour femmes.
Le Burkina Faso est un pays à majorité musulmane mais les chrétiens représentent un peu plus de 24 % selon les estimations de la World Christian Database. Malgré ces différences, les 20 millions de burkinabés cohabitent en paix depuis longtemps. Maintenant que l'activité djihadiste prend de l’essor, à l'instar de ce qui se passe au Mali, pays voisin, il existe un risque que les chrétiens ne puissent plus exercer aussi librement leur foi.
Craintes de nouveaux attentats
La montée de l’extrémisme islamique fait craindre de nouveaux attentats. Cette violence se mêle maintenant aux guerres du Sahel. Depuis 2015, le Nord du Burkina Faso, à la frontière du Mali, a connu 80 attaques de plus en plus violentes et fréquentes.
Ouagadougou a subi de nombreuses attaques ces trois dernières années. La dernière en date a eu lieu le 2 mars, lorsque l'état-major général des armées et l'ambassade de France à Ouagadougou ont été pris pour cibles. Un groupe terroriste, JNIM, (Groupe pour le soutien à l’islam et aux musulmans), a revendiqué l’attaque. 16 personnes ont été tuées, dont 9 assaillants.
Le 13 août 2017, des djihadistes présumés avaient ouvert le feu sur un restaurant turc, au centre de Ouagadougou. 19 personnes avaient trouvé la mort, et 25 avaient été blessées.