Nous avons interviewé Jan, spécialiste de l'Asie Centrale, qui nous amène à la découverte d'une Église dynamique face à la persécution.
Les chrétiens d'Asie Centrale n'aiment pas parler des persécutions qu'ils subissent. Ils préfèrent témoigner de la Bonne Nouvelle de Jésus. Partons à leur rencontre avec Jan, qui revient d'un voyage dans cette région du monde dont on entend si peu parler.
Pouvez-vous nous décrire l'Église d'Asie Centrale?
«C'est une Église très jeune, née après la chute de l'Union Soviétique. Elle a une trentaine d'années. Cela signifie que les chrétiens ont désespérément besoin de connaissance biblique pour grandir et s'enraciner dans la foi. Ils ont besoin de lire leur bible, d'être enseignés.
C'est aussi une Église pleine d'énergie, enthousiaste. Les chrétiens d'Asie Centrale veulent partager l'Évangile autour d'eux. Ils n'aiment pas s'attarder sur la persécution qu'ils rencontrent. Ils préfèrent parler de ce que Jésus fait dans leur vie.
Pourquoi parlez-vous de la région dans son ensemble et non d'un pays en particulier?
C'est tout simplement une question de sécurité. Il ne serait pas judicieux de parler des chrétiens d'Ouzbékistan par exemple, de donner des noms, de montrer des visages. Les chrétiens d'Asie Centrale sont entourés d'islamistes dans leurs villages. On n'est jamais trop prudent...
Comment voyez-vous l'avenir de cette région en terme d'opportunités mais aussi de menaces?
Nous avons eu l'opportunité de travailler parmi les sourds. Ils sont nombreux à venir à la foi. C'est merveilleux et très inattendu.
Quant aux menaces, elles se situent à deux niveaux. La persécution se manifeste à l'échelon de l'État. De nouvelles lois qui restreignent la liberté des chrétiens sont adoptées, des églises sont fermées. Et certaines perdent leur autorisation de se rassembler. Mais elle se manifeste aussi au sein de la société, empreinte de culture musulmane. Dans les villages, on dissuade les gens de se convertir. Les enfants chrétiens sont harcelés, les adultes perdent leur emploi. Les familles ne peuvent plus tirer l'eau au puits communal par exemple.
Vous vous êtes récemment rendu en Asie Centrale?
Cela faisait 2 ans que je n'était pas retourné voir les chrétiens de la région et leur énergie m'a vraiment encouragé. Nous avons pu accomplir beaucoup de choses en peu de temps. Ce voyage m'a revigoré.
Quel message voulez-vous nous transmettre de leur part?
L'Église d'Asie Centrale a besoin que l'on raconte ce qu'elle vit. Elle a également besoin de nos prières, c'est de là qu'elle tire sa force.
Quand je dis aux chrétiens d'Asie Centrale que l'Église dans le monde prie pour eux, cela les fortifie.
On peut les aider également de façon matérielle en leur fournissant des bibles, des formations, une aide sociale, et cela passe par vos dons.»