À Cuba, le référendum sur la Constitution a suscité une unité sans précédent des églises de toutes dénominations.
Cuba a pendant longtemps fait partie de la liste des 50 pays où les chrétiens sont le plus persécutés. Avec le retrait du dictateur révolutionnaire Fidel Castro pour cause de maladie et après son décès, le régime s'est adouci. Les chrétiens subissent moins de pression. Aujourd'hui l'Église peut à nouveau respirer, à tel point que les différentes dénominations chrétiennes du pays ont fait entendre leur voix lors du référendum constitutionnel qui vient d'avoir lieu. Un observateur constate:
«Pour la première fois à Cuba, les chrétiens ont formé un front uni pour défendre les valeurs chrétiennes et la liberté religieuse dans la nation.»
Les protestants évangéliques et l'Église catholique ont estimé qu'il y avait un manque de considération à l'égard des chrétiens dans la rédaction du texte final de la nouvelle Constitution. Ils se sont mobilisés et ont fait campagne pour mettre sur la table les problématiques de la liberté religieuse et de conscience, notamment, espérant gagner une plus grande influence dans la société.
Les responsables chrétiens sanctionnés
Cette mobilisation a tout de même eu des conséquences: le gouvernement a exercé des pressions sur les responsables d'églises.
Comme le rapporte l'organisation CSW, certains leaders chrétiens ont reçu des menaces d'arrestation et d'intimidation, pour qu'ils soutiennent la nouvelle Constitution.
Le gouvernement considère l'acceptation de la nouvelle Constitution comme un signe de patriotisme et de soutien à la révolution cubaine. Tous ceux qui ont exprimé leur mécontentement à l'égard du nouveau projet et appelé à une protection constitutionnelle plus forte du droit à la liberté de religion ou de conviction sont considérés comme des «saboteurs» et des «contre-révolutionnaires» par le régime.
Les citoyens cubains étaient appelés le 24 février à se prononcer par référendum sur l'adoption d'une nouvelle Constitution. Ils l'ont fait avec près de 87 % d'opinions favorables. Environ 15 % d'entre eux ne se sont pas déplacés et plus de 700 000 personnes ont voté contre.