70 000 Arméniens ont fui le pays pendant la guerre. C’est le constat accablant fait par la communauté arménienne de Syrie.
Il y a sept ans de cela, avait lieu le Printemps arabe en Syrie. Un mouvement de contestation contre le régime de Bachar el-Assad avait été réprimé par les armes. Depuis, la Syrie vit toujours une guerre civile sanglante, à laquelle des groupes terroristes islamique se sont mêlés.
Parmi les victimes collatérales de la guerre : la communauté chrétienne arménienne. Autrefois en paix, ils sont aujourd'hui 70 000 à avoir fui pendant les affrontements, et très peu à revenir en territoire syrien. Il n'en resterait plus que 30 000 en Syrie.
Selon les chiffres annoncés par Arshak Poladian, Ambassadeur arménien en Syrie, «70% de la communauté arménienne aurait fui». L’État syrien reconnaît la communauté arménienne. Elle comptait environ 100 000 personnes en Syrie avant la guerre.
«La Syrie est devenue dangereuse»
Nerses Kevo est l'un des milliers de chrétiens arméniens à être partis. Il est triste d’avoir tout laissé derrière lui, mais déterminé à recommencer sa vie en Arménie, la patrie historique de son peuple.
«En voyant tant d'années de dur labeur balayées du jour au lendemain, et craignant pour nos vies, ma famille et moi avons décidé de quitter la Syrie», explique-t-il.
2012 : année sombre
En juillet 2012, ciblés par des milices armés, environ 170 Arméniens d'Alep sont morts, plus de 100 ont été pris en otages (puis libérés après que les rançons aient été payées) et 7 autres ont disparu sans laisser de trace.
«Cette zone du Moyen-Orient est devenue dangereuse pour les chrétiens. Un nouveau conflit peut avoir lieu à tout moment», craint Nerses Kevo.
7 églises arméniennes épargnées
Seules 7 églises arméniennes sur 17 ont été épargnées par la guerre. Les zones résidentielles arméniennes, les cimetières, les magasins et les usines ont été endommagés et pillés. 11 écoles arméniennes ont été détruites ; une seule a pu être reconstruite. Il s'agit de l’école secondaire Karen Jeppe à Alep. Elle a rouvert ses portes en septembre 2017. Avant la guerre, elle comptait 1 300 élèves. Il en reste 300 aujourd’hui.
Les Arméniens de Syrie sont les descendants d’exilés ayant survécu au génocide arménien sous l’empire ottoman en 1915.