En Syrie, une femme devient doublement vulnérable si elle choisit le chemin de l’Évangile. Mais au-delà du danger se trouve une espérance qui n'a pas de prix.
Elles sont d'origine druze et vivent en Syrie. Elles ont défié leur communauté, en abandonnant toutes les croyances avec lesquelles elles ont grandi pour suivre Jésus. Parfois au péril de leur vie.
Manal, disciple de Jésus
Manal (pseudonyme) est une jeune chrétienne de 20 ans. Elle fait partie d’un groupe de femmes chrétiennes d’origine druze. Toutes ont grandi dans une ville où leur ancienne communauté est majoritaire. Elles témoignent des difficultés qu’elles rencontrent en devenant disciples de Jésus après avoir été élevées dans la religion druze. Manal raconte: «Ma plus grande peur est que mon père apprenne que je vais à l'église. Il pourrait me battre et me maltraiter…»
Ces femmes sont confrontées à l'autorité paternelle et, au-delà, à celle de leur famille tout entière.
Salwa: «Avoir foi dans le vrai Dieu…»
De nombreuses femmes en Syrie ne sont pas libres de choisir leur conjoint. La famille a son mot à dire à ce sujet. Pour un chrétien, il est facile d'exprimer ses sentiments à ses parents. Mais pour les druzes, c'est beaucoup plus difficile. Et pour un croyant secret, c'est presque impossible.
Salwa (pseudonyme), enseignante dans une école publique, explique: «Mon principal défi est le mariage. Mes parents veulent que j'épouse un druze. Mais je ne peux pas accepter de vivre dans le mensonge en faisant semblant d'être druze. Je veux épouser quelqu'un qui partage mon amour pour Jésus et qui sait ce que signifie avoir foi dans le seul vrai Dieu.»
Jamila (pseudonyme), une femme blonde aux yeux fatigués, l'interrompt:
«C'est une communauté très fermée et nous sommes toutes en danger parce que nous venons à l'église.»
Elle raconte comment elle est venue à la foi: «J'ai été intriguée par ce Dieu qui encourage ses fidèles à soutenir tous les gens, quelle que soit leur religion. C'est différent des autres religions de la région. Je me souviens qu'alors que j'étais seule à la maison, j'ai pleuré et j'ai parlé à Jésus. J'ai ressenti une paix que je n'avais jamais ressentie auparavant. J'ai commencé à venir à l'église pour en entendre plus.»
Jamila: «Mon mari est devenu croyant!»
Sa famille a réagi avec fureur:
«Mon beau-frère a dit à mon mari de me tuer. Mon mari ne l'a pas fait; il m'a menacée, puis il m'a interdit d'aller à l'église. Mes parents m'ont rejetée et ont cessé de répondre à mes appels.»
Les larmes aux yeux, Jamila poursuit: «Une fois, j'ai vu ma mère dans la rue et je l'ai saluée, mais elle n'a pas répondu. Mais j'ai prié pour ma famille, et loué le Seigneur; mon mari est maintenant croyant lui aussi. Il a vu comment ma vie a changé et comment je me suis améliorée dans tous les aspects de la vie. Il voulait savoir comment et pourquoi, et maintenant nous allons à l'église ensemble!»
L’église où se réunit ce groupe de femmes est en danger. Si les gens découvraient que plusieurs des leurs se sont secrètement converties au christianisme, ils l'attaqueraient et la détruiraient.
Suha: «J'adore Jésus en secret...»
Suha est la dernière à se confier: «J'adore Jésus en secret à la maison, je ne peux pas laisser quelqu'un m'entendre. Ma famille nie les rumeurs selon lesquelles je vais à l'église. Mais mes voisins et mes amis le savent.»
Suha conclut son récit:
«Quand ils l'ont découvert, ils ont cessé de me parler. Tous mes amis m'ont quittée quand ils ont su que je venais ici.»
Ces femmes courageuses étaient déjà considérées comme inférieures aux hommes. Elles sont doublement vulnérables dans leur communauté et leur famille depuis qu’elles ont choisi de suivre Jésus. Mais avec Dieu, elles se sentent en sécurité: il est avec elles, lui leur seule source d'espoir. Elles s'accrochent à ses promesses et savent que si dans ce monde elles ont des tribulations, Jésus a vaincu le monde.