L’Évangile emprunte les anciens tracés de la route de la soie. Un équipier de Portes Ouvertes a eu le privilège de visiter quelques églises de maisons de l’ethnie ouïghoure en Asie Centrale.
«Deux frères m'attendent à la sortie de l’aéroport. Je suis très heureux: ce sont des chrétiens ouïghours! Alors que nous montons dans la voiture, Alim (pseudonyme) me demande si j’ai faim. Il parle un excellent anglais. En revanche, Omran (pseudonyme) ne communique que par son sourire chaleureux. Dieu a ouvert mon cœur à cette ethnie depuis que j'ai rencontré l’un des leurs il y a quelques années et que j'ai été invité à sa table.»
Un peuple sans nation
Les 12 millions d’Ouïghours sont en grande majorité des musulmans turcophones. La plupart d’entre eux (11 millions) vivent dans la province autonome chinoise du Xinjiang, où les autorités les surveillent d'une main de fer. Les autres Ouïghours se répartissent en Asie Centrale. Les routes commerciales sont propices à la diffusion des idées, et les chrétiens sont arrivés ici il y a plus d'un millénaire. De nos jours, dans les steppes de l'Asie centrale, Jésus est considéré comme un «Dieu russe».
Une église secrète rassemblée sur un tapis
Parmi des musulmans aussi fervents que les Ouïghours, et malgré la pression intense exercée par la famille, la communauté et le clergé musulman, l'Église se développe à nouveau. «Aujourd'hui, nous sommes invités dans une église de maison. Nous entrons. La porte d'entrée est immédiatement fermée. Nous sommes chez Omran et Nur, son épouse. Ils sont une mère et un père bien au-delà de leur propre famille, un exemple pour beaucoup de jeunes Ouïghours qui se réunissent chez eux.»
Les églises de maison forment une société très secrète car toute activité religieuse est étroitement surveillée par les services du renseignement. Les chrétiens se réunissent donc dans les maisons et mangent ensemble. Ensuite, installés sur un grand tapis, ils s’encouragent, chantent, dansent, prient et lisent la Parole. L'Église est basée sur la famille, tout comme la culture environnante.
Les églises de maison rayonnent sur la communauté
L'église ouïghoure n'est pas confinée à la maison. Son rayonnement est évident. Les chrétiens partagent l'amour de Jésus sur la place du marché et dans les villages. Lorsque Nur parle de son stand sur le marché, ses yeux s’illuminent:
«J’écoute les clients et je les valorise par des relations de confiance. Tendre la main avec amour, n’est-ce pas là notre ministère?»
Et notre équipier confie: «Je me souviens avoir prié, il y a des années, pour que dans le monde musulman, des familles entières viennent à croire en Jésus. Cela me touche, car maintenant je vois de mes propres yeux que ces prières ont été exaucées. L'Esprit est à l'œuvre ici et rassemble de plus en plus de chrétiens. L'Évangile transforme les familles malgré un contexte de persécution et nous faisons confiance à Dieu pour que son œuvre se poursuive.»