Charity et ses enfants ont survécu à une violente attaque de Boko Haram au Nigéria. Grâce à l’aide de nos partenaires, ils retrouvent l'espoir pour l'avenir.
Charity était en train de faire le ménage, quand un de ses fils est entré en courant dans la maison. «C'est à ce moment-là que nous avons appris que Boko Haram attaquait notre village», raconte-t-elle.
Séparée de ses enfants
Charity a attrapé sa plus jeune fille et l'a rapidement accrochée sur son dos: «Nous avons fui vers les montagnes, raconte-t-elle. Nous nous dirigions dans la même direction quand une moto a foncé vers nous et j'ai été séparée de mes enfants. Je suis partie avec ma petite fille et mon fils a couru dans une autre direction avec sa sœur.»
Charity s’est réfugiée à l'intérieur d’une grotte avec d'autres personnes du village. Dans l'obscurité, elle a murmuré plusieurs fois le nom de ses enfants. Pas de réponse. «Et s'ils les avaient tués?», a pensé Charity dans l'obscurité. La nuit a été longue. Finalement, quand le jour s'est levé, tout le monde est sorti prudemment de la grotte et est rentré au village. Sur le chemin du retour, Charity a entendu dire que Boko Haram avait tué des membres de sa famille lors de l'attaque. Face à cette affreuse nouvelle, elle ne pouvait penser qu'à ses enfants...
Des retrouvailles émouvantes
«Quand je suis arrivée chez moi, je ne les ai pas vus», raconte Charity. Elle était tellement inquiète à leur sujet, que plus rien ne comptait sinon les retrouver: «Je ne pouvais même pas manger ou boire…», explique-t-elle. Des semaines se sont écoulées sans nouvelles. Il n'y avait pas de réseau téléphonique et beaucoup au village pensaient que les routes étaient trop dangereuses pour être empruntées. Mais voilà qu'un jour, alors qu'elle était seule à la maison, Charity a entendu appeler. Elle s’est précipitée vers la porte d'entrée: c’était son fils et sa fille! Elle raconte:
«J'ai crié leurs noms! Voir mes enfants perdus de retour, c'était comme une nouvelle aube!»
Quel réconfort! Leurs retrouvailles étaient une réponse profondément émouvante à leurs prières. Mais pour Charity et ses enfants, la lutte ne faisait que commencer. Ils devaient reconstruire leur maison, trouver de la nourriture et un abri, faire renaître leur église de ses cendres, replanter des cultures et faire face à une question lancinante: Boko Haram allait-il attaquer à nouveau?
Guéris du traumatisme
Quand Portes Ouvertes a entendu parler de l'attaque du village de Charity, nos partenaires sur le terrain se sont précipités pour apporter leur soutien. Ils ont fourni une aide d'urgence, une aide alimentaire, un soutien à la reconstruction et une aide psychologique.
«Votre venue nous a beaucoup aidés», explique Charity.
Il y avait tant de souvenirs difficiles qui pouvaient susciter la peur dans le cœur de Charity et de ses enfants… L'obscurité était un rappel de la violence subie. Les bruits violents et les aboiements de chiens provoquaient un frisson de peur après le coucher du soleil! Charity explique:
«Nous ne savions pas que nous étions traumatisés. Nous ne savions même pas ce que signifiait un traumatisme.»
Puis vous êtes arrivés, juste au moment où nous avions besoin de l'enseignement sur les traumatismes. Cet enseignement nous a beaucoup aidés. L'attaque avait mis une blessure dans nos cœurs qui ne serait pas guérie sans les enseignements que vous nous avez donnés», ajoute-t-elle, avant de conclure, reconnaissante:
«Votre venue a apporté une nouvelle vie, car nous ne pensions même pas que nous reviendrions et que nous pourrions revivre dans ce village. Cela nous a donné l'espoir d'une vie dans le futur.»