Verl a perdu un tiers de sa famille le dimanche de Pâques 2019, lorsqu’une terrible tragédie a frappé les chrétiens du Sri Lanka. Un an plus tard, il se souvient. Mais il regarde aussi vers l’avenir.
La plupart des membres de la famille de Verl assistaient au culte, ce 21 avril 2019, dans l’église de Batticaloa. Et cette famille aimait l’église. Ils y étaient tous très actifs. C’était le dimanche de Pâques, le jour choisi par des terroristes islamiques pour faire sauter des bombes dans trois hôtels et trois églises, dont la leur. Le bilan fut effroyable : 259 morts, 450 blessés et plus d’un millier de vies brisées.
Trois photos dans le salon
Verl entraîne ses visiteurs dans le salon. Il s’arrête devant les photos exposées: une femme pensive en sari marron, un beau jeune garçon portant une cravate noire et blanche, et un homme en pleine santé. Il s’agit de Verlini, Jackson et Ranjith: la sœur, le fils et le beau-frère de Verl. Au-dessus des portraits, cette phrase: «Précieuse aux yeux du Seigneur est la mort de ses saints.» Verl rappelle brièvement les faits: «Mon fils et ma sœur ont été tués sur le coup par l’explosion. Mon beau-frère est mort à l’hôpital une semaine plus tard. Il était brûlé au troisième degré et ses reins ont cessé de fonctionner.»
Verl s’attarde plus sur les souvenirs laissés par ses proches: «Ranjith était ingénieur des chemins de fer. Ma sœur Verlini avait 36 ans. Elle enseignait les enfants. Elle aimait chanter, prier et lire la Bible, qu’elle avait lue 27 fois en entier! Elle était presque chaque jour à l’église. Mon fils Jackson avait 13 ans. Il était capitaine d’une équipe locale de basket et suivait avec enthousiasme l’école du dimanche à l’église.»
Une autre vision des choses
Malgré la douleur encore palpable d’avoir perdu des êtres qui lui étaient chers, Verl poursuit:
«Cela fait mal de les avoir perdus. Mais ils n’ont pas été tués: ils ont été semés, comme des graines.»
Le sang des martyrs n’est-il pas la semence de l'Église? Jésus est mort le vendredi saint et, le dimanche de Pâques, il est ressuscité. Mon fils, ma sœur et mon beau-frère sont morts, mais ils ont été ressuscités avec Jésus ce jour-là. Dieu est bon. Mon fils a été à moi pendant 13 ans. Il est à lui pour toujours.»
Voici un homme qui a perdu un tiers de sa famille, et qui dit combien Dieu est bon! Comment est-ce possible? Au lieu d’avoir été anéanti par ce drame, Verl est devenu au contraire plus déterminé dans sa foi. Il annonce qu’il va désormais consacrer sa vie au ministère: «Je ne suis rien. Jésus est tout pour moi», dit-il.