Pascuala vit dans la région du Chiapas, au Mexique. À près de 70 ans, elle raconte comment Dieu a transformé ses cicatrices physiques et émotionnelles en une vie de service.
Pascuala prend la main de Carol, une femme du groupe de visiteurs, et la passe doucement sur un côté de son visage et de son cou. Carol sent comme des pastilles dures logées sous la peau de Pascuala. De sombres souvenirs d’un coup de fusil de chasse.
Fusillée à 13 ans !
Pascuala venait de confier sa vie à Jésus. Elle avait 13 ans. Comme elle refusait de renier sa foi et de suivre les traditions païennes de la région, elle a été fusillée et laissée pour morte. La maison où elle vivait a été incendiée par des caciques (chefs de tribus). Deux de ses sœurs ont été brûlées vives.
Un peu plus tard, ensanglantée et affaiblie, Pascuala a couru nue sur une route pour échapper aux tireurs. Finalement, elle a réussi à trouver un abri. Ce n’est que le lendemain qu’elle a été transportée à l’hôpital. Il lui a fallu des mois pour se remettre de cette lourde épreuve.
Un don de Dieu
Pascuala se souvient:
«Comment ai-je survécu à cette terrible nuit? Ce n'est que par la grâce de Dieu. Il avait sa main sur moi»,
Il y a quelques années, des radiologues lui ont demandé si elle avait fait la guerre! Elle a toujours refusé de faire extraire les plombs logés dans son visage et dans son cou. «Ils ne m’ont jamais fait souffrir. C’est un don de Dieu», répond Pascuala. Elle n’est pas amère même si, en plus, elle a été maltraitée dans son enfance.
Un cœur pour les veuves
Pascuala est devenue un exemple de foi, de persévérance et d’intrépidité dans la région du Chiapas où la persécution des chrétiens se poursuit encore aujourd’hui. Depuis la fin des années 70, des milliers de chrétiens ont été chassés de leurs maisons et de leurs terres. Pascuala et son mari Manuel ont fondé la communauté «Béthanie». Un refuge pour les veuves sans abri, encouragées par la Parole de Dieu. Là, elles acquièrent des compétences en artisanat afin de subvenir à leurs besoins.
16 églises fondées en 50 ans
Parallèlement, Pascuala et Manuel ont livré des bibles dans les zones les plus dangereuses du Chiapas. «Nous avons été arrêtés à plusieurs reprises par des guérilleros. Ils nous demandaient si nous avions des armes, pour s’en saisir. Nous leur disions que oui. Alors, ils ouvraient les colis et découvraient les bibles. Puis ils nous laissaient partir!», se souvient-elle.
Au fil des années, cette femme de petite taille mais avec une grande compassion a conduit beaucoup de gens à Christ. Des milliers de personnes ont entendu Pascuala parler des miracles de Dieu. Son témoignage a eu un impact dans toute la région et au-delà, au point que 16 églises se sont développées, grâce aux chrétiens qui l’ont aidée dans son ministère. Aujourd’hui, Pascuala vit toujours à «Béthanie», entourée de sa famille élargie. Elle exploite la petite ferme familiale qui produit des fruits et des légumes, tout en recevant de nombreux visiteurs. Son message n’a pas changé :
«Continuez à prier pour les chrétiens du Chiapas. Il y en a encore beaucoup qui souffrent pour leur foi.»