En juin 2017 nous avions rendu visite à Beun, qui apporte l'Évangile dans les villages bouddhistes et animistes du Nord du Laos. Lorsque nous l’avons revu en janvier 2019, il était devenu pasteur d’une cinquantaine de personnes!
Beun (pseudonyme) nous attend sur le seuil d’un local attenant à sa maison. C’est là qu’il forme des disciples. Autour de lui nous reconnaissons les visages des membres de sa famille. Mais qui sont tous ces autres visages aux grands sourires chaleureux? Des nouveaux venus!
La grandeur de Dieu dans leur vie
Il y a un an et demi, ce bâtiment était vide. Seul le bruit des marteaux et des scies des charpentiers résonnait. Aujourd’hui, la salle résonne de chants de louange. Les 50 personnes se serrent pour que chacun soit assis confortablement. On entend au dehors les rires des enfants qui jouent. Rayonnant de joie, Beun nous présente à l’assemblée et accueille ceux qui viennent des villages alentours pour apprendre à connaître Jésus. Plusieurs chrétiens témoignent de la grandeur de Dieu dans leur vie. Nous leur avons donné des pseudonymes pour leur protection.
Nui, 25 ans, a parcouru un trajet d’une heure à moto: «J’ai accepté Christ il y a quelques jours seulement, quand j’ai rencontré Beun dans mon village. Même si c’est loin d’ici, je veux quand même venir pour en savoir plus sur la Bible», dit-il.
Lina est veuve depuis peu. Mais elle tient à partager sa reconnaissance pour le réconfort qu’elle a reçu de l’assemblée: «Je vis désormais seule à la maison. Je me sens triste et solitaire. Cependant, grâce à votre fraternité et aux leçons de vie chrétienne que j’apprends ici, je suis plus en paix. Je remercie Dieu de me donner des frères et sœurs chrétiens.»
La réunion se termine par un temps où tous les chrétiens prient les uns pour les autres avant de partager un repas en commun.
Un travail d’équipe avec défis et miracles
Comment cette petite église est passée de cinq à cinquante personnes? Jésus s’était entouré d’une équipe de douze hommes. Beun suit ce modèle:
«L’an dernier, il n’y avait que cinq hommes. Mais cette année un autre homme s’est ajouté à l’équipe. Nous tendons la main aux ethnies Hmong, Khmu et Tai Dam. Nous soumettons simplement nos plans à Dieu.»
Tous ont connu des hauts et des bas, des défis et des miracles qu’ils ont vécu en suivant Jésus. Sipho, 25 ans, raconte: «Quand j’étais encore un enfant, toute ma famille chrétienne a été chassée du village. Nous avons fini par vivre dans la forêt pendant 10 ans avant de nous installer dans cette région. Beun m’apprend à parler de l’Évangile et me montre comment prêcher. Il m’aide à gérer une petite église locale.»
Un autre homme prend la parole à son tour: «Je m'appelle Khom. J'étais animiste avant de connaître Christ, et Beun m'aide dans ma marche avec Dieu. Il vient chez moi et m'apprend à lire la Bible, à prier et à renforcer ma foi en Christ.» Khom raconte aussi comment Dieu a conduit des gens vers l'église de Beun: « Au début, il n'y avait que très peu de personnes qui venaient mais, par la grâce et l'amour de Dieu, beaucoup d'autres familles sont venues nous rejoindre. Je suis témoin de la miséricorde de Dieu et de sa guérison en transformant la vie des membres de notre église», affirme-t-il.
Au coeur de la bataille
Tout le monde n’apprécie pas l’annonce de l’Évangile. «Un jour, quelqu’un a empoisonné mes poules. Elles sont toutes mortes. Une semaine plus tard, on a tiré sur mon buffle. Ensuite, la police est arrivée et m’a jeté en prison», se souvient Beun. C’était en 2016. Beun a été condamné à cinq mois de prison. Après ce temps de détention, Portes Ouvertes a aidé Beun à construire une maison à l’extérieur du village pour l’enseignement biblique. Dans un bâtiment séparé, Beun et sa femme ont commencé à cultiver des champignons afin de se procurer un revenu. «Nous espérions les vendre, mais ils ne poussent pas assez bien, alors nous les utilisons pour notre propre nourriture», dit-il. Malgré la frustration, Beun et sa famille n’ont pas perdu leur passion pour les gens : leur véritable récolte, ce sont eux !
«Une fois qu'ils ont vraiment compris le message de l'Évangile et qu'ils se sont convertis, les gens d'ici se déplacent pour partager la Bonne Nouvelle avec les autres»,
conclut Beun en remerciant l'équipe de Portes Ouvertes qui lui a donné l'occasion de raconter son histoire.