Égypte: une foi vivante sous les coupoles de l’Église copte

L’Égypte accueille la plus grande communauté chrétienne du monde arabe et les coptes représentent aujourd’hui environ 10% de la population. Ébranlée par des siècles de dures persécutions, l'Église tient toujours fermement à faire briller l'amour et la miséricorde de Jésus dans un pays qui souvent la rejette. Quels sont les secrets des chrétiens coptes? Allons à la rencontre de trois d’entre eux.

Youssif: «Les mystérieuses voies de Dieu.»

«Les terroristes pensaient que j’étais mort», explique Youssif dans la maison de sa tante où la famille élargie s’est réunie. En 2018, ce même groupe familial a effectué une excursion d’une journée dans un monastère des environs. Sur quinze personnes au départ, seules huit sont revenues. Sur le chemin du retour, des extrémistes islamiques ont attaqué leur minibus. Ils ont tué le père de Youssif, ses oncles, ses nièces, un neveu et le chauffeur. Youssif lui-même a été laissé pour mort, mais par la suite il s’est rétabli à l’hôpital.
Pourquoi ce drame s’est-il produit? Où était Dieu à ce moment-là? Youssif n’a pas de réponse. Il ne comprend pas les voies de Dieu, qui sont parfois mystérieuses.
Toutefois, sa relation avec Dieu reste forte: «Je marche selon ce principe: les desseins de Dieu ne sont connus que de Dieu lui-même», explique-t-il. Il précise:

«Pour moi, Dieu est un père, un frère, tout! Personne n’est aussi bon que lui. Quand je le cherche, quand je lui parle, il ne m’abandonne pas. J’avance et il me tient la main.»

«Je suis ses pas dans tous les endroits où il me conduit. Pas seulement moi, mais il est aussi avec les membres de ma famille. Je lui fais confiance en toutes circonstances et je suis avec lui», conclut-il.

Maged: «Attendez-vous à être persécutés.»

La plus grande église d’Égypte (et du Moyen-Orient) se situe dans l’un des quartiers les plus pauvres du Caire. C’est là que vit Maged, rayonnant de la présence de Jésus en lui. Quand on l’interroge sur la persécution, il répond simplement: «C’est déjà dans la Bible. En tant que chrétien, attendez-vous à des défis. Même si nous en faisons l’expérience d’une manière spécifique ici en Égypte, cette déclaration est vraie pour tous les chrétiens: vous serez persécutés, insultés…» Il rappelle:

«De nombreux chrétiens égyptiens ont été tués dans le passé et cela se produit encore aujourd’hui.»

En lisant la Bible, Maged ne s’attend pas à ce que la persécution cesse. Pour autant, il ne s’inquiète pas de l’avenir: «Jésus n’a-t-il pas dit: heureux serez-vous lorsqu’on vous persécutera et qu’on dira faussement de vous toute sorte de mal à cause de moi ?»

Boutros: «La croix est dans mon cœur.»

Les cheveux courts aussi gris que sa chemise ouverte, Boutros balaie le sol de l’église. Il fait une pause au passage des visiteurs: «Jésus est roi!», dit-il avec des yeux pétillants et un large sourire que souligne sa moustache. Son bras pointé vers le ciel, Boutros montre fièrement la croix tatouée sur son poignet. Il explique: «Cette croix est une marque de remerciement envers Dieu. Parce que je suis chrétien, je suis un enfant de Dieu: le fils d’un roi.» Mais il précise:

«Le plus important n’est pas cette croix sur mon poignet, c’est la croix que je porte dans mon cœur, car Jésus est dans mon cœur.»

Boutros est très conscient de l'inimitié manifestée envers les chrétiens en Égypte. Mais cela n'enlève rien à son enthousiasme pour Christ: «Quand quelqu'un me demande si je suis chrétien, je dis: 'Oui, je le suis! Comment pourrais-je le renier? Il n'y a rien en dehors de Jésus!»