Récemment, nous nous sommes entretenus avec Susanna Koh. Elle se confie en Dieu pour rendre justice à son mari, le pasteur Raymond enlevé en Malaisie le 13 février 2017.
Susanna en est convaincue: Dieu est avec elle dans son combat pour la justice et la vérité. Le 9 juin dernier, trois jours après l'ouverture du procès des responsables de l'enlèvement de son mari, Susanna a déclaré à Portes Ouvertes à quel point Dieu la soutenait.
«J'ai été encouragée»
«J'ai été encouragée», nous a confié Susanna, suite à l'audience du premier témoin de la défense. «Il s'est très bien débrouillé et nous avons eu l'impression que le juge était assez juste», a-t-elle poursuivi. Avant de préciser: «Si Raymond est vivant, qu'il soit libéré. S'il ne l'est pas, nous voulons savoir où se trouve son corps. Nous voulons que les auteurs soient arrêtés et poursuivis.» Elle a ainsi rappelé la responsabilité présumée de l'État et de la police dans l'enlèvement de son mari il y a six ans:
«Nous n'obtiendrons pas une justice absolue, mais une certaine forme de justice et la paix de savoir que ce procès peut dissuader tout officier de police d'agir de la sorte.»
Une femme déterminée
Loin de se résigner, Susanna constate que Dieu l'a déjà aidée de bien des manières. Notamment en lui envoyant les trois avocats qui se battent pour sa famille. Elle y voit une réponse de Dieu à ses prières: «Nous avons de notre côté des avocats exceptionnels qui, grâce à Dieu, agissent bénévolement. Ce sont des avocats de premier ordre, très célèbres dans notre pays. Dieu a été si bon!», se réjouit-elle.
Susanna admet qu'elle est soumise à un stress et à une pression considérables. Mais elle affirme en même temps qu'elle est en paix parce qu'elle sait que Dieu est avec elle. Cette femme et mère courageuse est déterminée à obtenir justice: «Il y a des gens, beaucoup de chrétiens, qui ne veulent pas que nous allions de l'avant, explique Susanna. Ils disent: "Essayez peut-être de trouver une solution, de rencontrer le Premier ministre ou quelqu'un qui a un certain pouvoir et qui peut négocier et régler cette affaire à l'amiable".» Mais Susanna n'est pas de cet avis et elle parle en connaissance de cause: «Nous avons essayé de contacter le procureur général. Il ne veut pas discuter de quoi que ce soit.» Elle précise:
«Nous n'avons donc pas eu d'autre choix que d'intenter cette action en justice.»
Un signe de la présence de Dieu
Susanna se souvient du jour où elle a décidé de porter plainte. Pendant des semaines, elle a demandé à Dieu de l'éclairer à ce sujet. Elle raconte: «Je lisais dans le livre des Juges l'histoire de Gédéon et j'ai eu l'assurance que même si nous sommes petits et insignifiants, Dieu est avec nous. Et comme Gédéon demandant une toison, j'ai demandé un signe. Je pensais à Ésaïe 40.31: "Mais ceux qui se confient en l'Éternel renouvellent leur force. Ils prennent leur envol comme les aigles; ils courent et ne se lassent pas, ils marchent et ne se fatiguent pas".»
Ce jour-là, peu de temps avant que Susanna ne doive prendre une décision et remettre une lettre écrite aux avocats, elle a vu... un aigle! Elle a compris que Dieu serait avec elle quand elle témoignerait au tribunal. «Ce jour-là j'ai vu un aigle qui volait au-dessus de moi, raconte-t-elle. J'étais si heureuse que je sautais de joie sur mon balcon en disant: "Dieu, tu m'as donné un signe!"»
À bien des égards, Susanna voit Dieu lui redonner des forces alors qu'elle poursuit son procès:
«Même si c'est très fatigant, je ressens sa force. Savoir que Dieu est avec nous me permet d'avancer.»
Susanna précise le sens de son combat: «Il ne s'agit pas seulement de moi ou de ma famille, mais aussi du pays et du système judiciaire. Je me souviens m'être demandé si je devais me taire. Mais quelque chose dans ma tête ou dans mon cœur m'a dit: "Ils l'ont enlevé en secret mais je dois le faire savoir au monde entier." En fin de compte, il s'agit d'écouter ce que Dieu veut que vous fassiez. Et il s'occupera de tout.»
Le verdict du procès des responsables de l'enlèvement sera rendu dans un peu moins d'un an, le 6 juin 2024.
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