Au Brunei, pays soumis à la loi islamique, les chrétiens ne peuvent pas lire librement la Bible. Ceux qui choisissent de suivre Jésus malgré tout doivent le faire en prenant certaines précautions.
Être chrétien au Brunei n'est pas un crime. Il y a des églises et les fidèles peuvent participer à diverses activités ecclésiastiques à l'intérieur des quatre murs de leurs églises. Mais avec l'entrée en vigueur de la charia, il y a toujours un risque que les chrétiens offensent les musulmans du pays ou soient accusés de leur annoncer l'Évangile. L’histoire de Lina (pseudonyme) en est l’illustration. Malgré l'hostilité ambiante, cette jeune étudiante chrétienne continue de suivre Jésus... avec prudence.
Lire la Bible en cachette
Lina a grandi dans un foyer chrétien. Et jusqu'à ce qu'elle déménage pour poursuivre ses études à l'université, elle n'a jamais pensé que le fait d'être chrétienne pouvait irriter ses pairs. Mais en arrivant à la fac, elle a découvert que les bibles sont interdites dans les foyers, où la grande majorité des étudiants et des professeurs sont musulmans. Lina se souvient d'une fois où elle avait osé ouvrir sa bible devant d'autres étudiantes: «J'ai été coincée dans mon dortoir. Toutes les filles m'entouraient et me posaient des questions sur ma bible. J'avais peur, peur de les offenser, peur de commettre une erreur», se souvient Lina. Elle poursuit: «La dernière fois que j'ai apporté une bible, j'étais assise dans un coin, seule, en train de la lire. C'est alors que quelques filles se sont approchées de moi pour me demander pourquoi j'avais apporté une bible.» Lina poursuit son récit:
«Elles ont crié: “Laisse ce livre à la maison!” J'ai eu très peur. Il s'agissait de mes amies, mais je ne les avais jamais vues aussi en colère.»
Depuis, Lina a dû renoncer à lire une bible papier en public. Elle explique que pour lire la Parole de Dieu, elle utilise exclusivement une application sur son téléphone. Ainsi, elle attire moins l'attention sur elle à la fac et quand elle est à l'extérieur: «C'est trop risqué d'avoir une bible papier à portée de main. Mais personne ne peut m'empêcher de regarder mon téléphone», confie-t-elle. Pour éviter d'autres conflits, Lina a également cessé de poster des versets bibliques et des prédications sur les réseaux sociaux, sachant que cela pourrait provoquer des tensions avec ses amis.
Forcée de porter le hijab
Lina n'est pas seulement contrainte de lire la Bible en cachette. Elle doit aussi se soumettre aux obligations de la charia en termes de code vestimentaire. Elle raconte:
«Dans la résidence, mes colocataires me forcent à porter le hijab quand nous sortons. Même si elles savent que je suis chrétienne, je suis obligée de m'habiller comme elles.»
Elle précise: «Je porte un hijab dans la résidence parce que c'est l'une des règles: toutes les femmes doivent porter un hijab, quelle que soit leur religion.» Théoriquement, Lina a le droit de porter ce qu’elle veut quand elle sort. Mais sous la pression de ses pairs, elle doit porter le hijab: «Je cache même ma croix, car s'ils la voient, ils m'accuseront de propager l'Évangile», explique la jeune fille.
Suivre Jésus malgré la pression
Nos partenaires locaux ont rencontré Lina pour la première fois lors d'un camp qu'ils ont organisé pour aider les jeunes chrétiens de Brunei à grandir, à mûrir et à rester forts dans leur foi en Jésus-Christ. Au cours des dernières années, nos partenaires ont vu cette réalité se concrétiser: des jeunes choisissent de suivre Jésus malgré la pression permanente de leurs pairs et collègues qui veulent leur faire abandonner la foi chrétienne.
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