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Dans une société où son rôle était tracé d’avance, Aisha (pseudonyme) vivait sans espoir. Mais une rencontre inattendue bouleversa son existence, l’amenant à découvrir une foi nouvelle. Un choix courageux qui allait tout changer, au prix d’immenses sacrifices.
Aisha a passé la majeure partie de sa vie avec un profond sentiment de vide et de déception. En tant que femme musulmane en Asie centrale, on attendait d'elle de prendre soin de ses enfants et de son mari, de s'occuper de sa famille élargie et garder le silence en le faisant. Son quotidien se résumait pratiquement aux tâches ménagères et elle avait peu d'espoir que cela change un jour.
Mais sa vie a été bousculée lorsque des amis de la famille sont venus leur rendre visite. Elle a offert à ses invités de la nourriture traditionnelle et du thé avec des sucreries, et ils se sont assis à table pour parler. Aisha se souvient que le couple semblait si calme et heureux, et qu'ils étaient attentifs et polis. Elle se souvient également qu'ils ont commencé à parler de la joie et de l'espoir qui pouvaient être trouvés auprès du vrai Dieu, Isa Massih (Jésus). Avant de partir, ils ont proposé de prier pour Aisha et son mari Halil (pseudonyme).
«C'était si spécial quand ils ont prié pour nous. Ils parlaient simplement avec Dieu comme s'Il était juste là. Ils Lui ont demandé de bénir mon mari, mes enfants et moi», se souvient Aisha.
«Je ne pouvais pas m'empêcher de pleurer. J'ai ressenti la paix et le bonheur à ce moment-là. Je n'aurais jamais cru que c'était si simple de parler avec Dieu comme avec un Père.»
Elle et son mari Halil ont été si touchés par la prière qu'ils ont décidé d'accepter une invitation à la petite église de maison de leurs amis dans un village voisin. Il s'agissait d'une église secrète non officielle. En asie Centrale, il est effectivement difficile pour les églises d’être officiellement enregistrées et reconnues par le gouvernement.
«L'atmosphère était si chaleureuse, décrit Aisha. Bien que les personnes présentes étaient de familles différentes, leur communion était si amicale, attentionnée et aimante. Ils nous ont acceptés comme si nous étions leurs amis ou des proches. Les cultes et les prières étaient si sincères et ouverts. C'était contraire à tout ce que j'avais jamais vu ou entendu.» Peu après, Aisha et son mari ont accepté Jésus dans leur vie et ont commencé à assister régulièrement aux réunions de l'église.
La découverte de la joie
«Avant de rencontrer Jésus, je n'avais pas de joie dans mon cœur, dit Aisha. Je me sentais vide à l'intérieur. Je ne m'attendais pas à connaître le bonheur—seulement des règles strictes et un travail constant pour justifier mon existence. Mais j'ai appris de la Bible que j'étais précieuse et importante aux yeux de Dieu et qu'Il n'était pas indifférent à mes sentiments, même si j'étais une femme. J'ai appris que les femmes étaient également créées à l'image et à la ressemblance de Dieu. J'ai appris que Jésus était venu sur Terre et était mort pour les péchés de tous les hommes, y compris les miens. J'avais donc un espoir pour une vie meilleure. Je me sentais acceptée et protégée par Lui.»
La nouvelle foi d'Aisha et de Halil a eu un impact positif sur leur relation; ils apprenaient à élever leurs enfants avec la sagesse de Dieu et dans Son amour. Bien que le couple gardait sa foi secrète pour sa sécurité, les amis autour d’eux ont remarqué des changements de comportement. Certains ont même demandé à Aisha et Halil s’ils avaient gagné beaucoup d'argent! Finalement, ils ont commencé à parler de leur foi. Malgré les changements positifs dans le couple, l’entourage a mal réagi à leur départ de l'islam. Néanmoins, Aisha a ouvert leur maison pour des réunions et a même invité des musulmans du quartier à les rejoindre. C’était devenu leur ministère.
Un test de foi
Aisha et son mari étaient connus dans le village comme de bonnes personnes qui avaient une belle vie de famille. Certains de leurs voisins musulmans les respectaient pour la manière dont ils se conduisaient; d'autres avaient même accepté Jésus en secret. Cependant, les autorités musulmanes locales étaient contre ces activités chrétiennes dans leur village, et certains membres de la famille du couple voyaient la foi en Jésus comme une trahison. La haine et l'hostilité ont commencé à croître. La famille a commencé à faire pression sur le mari d'Aisha.
«Halil était de plus en plus anxieux, dit Aisha. Les relations avec ses parents musulmans, ses cousins, oncles et tantes, et le respect des villageois étaient si importants pour lui. Il se sentait humilié au point qu’il devenait hésitant à poursuivre le ministère.» Aisha a toujours su que son mari se souciait de ce que les gens pensaient de lui et de sa relation avec sa famille, mais ce qui allait suivre allait mettre sa foi à l'épreuve.
Un jour, une foule d'environ 500 personnes, dont 80 proches du couple, est arrivée devant la maison d'Aisha. La foule exigeait que la famille d'Aisha et toute personne qui leur était liée quittent le village à moins qu'ils ne renoncent publiquement à leur foi et ne reviennent à l'islam.
Alors que les membres de la famille avec lesquels ils vivaient connaissaient la foi d'Aisha et d'Halil et n'y étaient pas opposés, ils ont un à un cédé à la pression et prêté allégeance à l'islam. Ils ont préféré tourner le dos au couple pour préserver leur position dans le village.
Et le plus difficile pour Aisha a été de voir son mari également renoncer publiquement à sa foi en Jésus. Aisha, face au même choix, a tenu bon. Malgré la foule autour d’elle et après avoir perdu le soutien de son mari, elle a même témoigné haut et fort de son amour pour Jésus. Elle savait qu’en agissant ainsi, elle perdrait son mari, ses proches et le toit au-dessus de sa tête. Mais elle a tout de même proclamé à la foule que Jésus-Christ est Seigneur. Aisha se souvient:
«C'était effrayant, mais d'une certaine manière, je me sentais si forte à ce moment-là.»
Dieu pourvoit en toute circonstance
«Et toute personne qui aura quitté à cause de moi ses maisons ou ses frères, ses soeurs, so père, sa mère, sa femme, ses enfants ou ses terres, recevra le centuple et héritera de la vie éternelle.» (Matthieu 19:29)
Ce jour-là, Aisha a été expulsée du village avec ses quatre enfants, âgés de 7 à 15 ans.
Ils ont dû partir immédiatement sans avoir eu le temps de rassembler leurs affaires. Sans vêtements supplémentaires, argent ou même documents officiels, Aisha est partie, priant silencieusement et à plusieurs reprises pour que Dieu prenne soin d'eux. Elle ne savait pas quoi faire ni même où ils passeraient la nuit.
Elle se souvenait simplement d'une grande église dans la capitale où elle connaissait des gens. C’est là où elle est allée avec ses enfants pour trouver un abri, au moins pour la nuit. À leur arrivée, les chrétiens de l'église les ont accueillis à bras ouverts.
Les partenaires de Portes Ouvertes en Asie Centrale ont soutenu Aisha dans l'achat de nouveaux vêtements, de nourriture et de fournitures scolaires pour ses enfants et l'obtention de documents officiels. Nos partenaires l'ont également aidée à trouver un endroit sûr où vivre pendant six mois.
En une seule nuit, la vie d'Aisha a basculé, et elle a encore besoin de soutien et de prières. Elle doit aujourd’hui trouver un logement et du travail pour subvenir aux besoins de sa famille. Dans le même temps, elle doit aussi gérer la douleur causée par le choix de son mari de privilégier ses parents au détriment d’elle et de leurs enfants.
Mais malgré ces événements traumatisants, l’amour d’Aisha pour Jésus n’a pas faibli. Elle repense souvent à son parcours et constate à quel point Il a été fidèle envers elle, même lorsqu’elle a été abandonnée et rejetée par ceux qu’elle aime profondément.
«Je peux voir comment Dieu prend soin de moi et de mes enfants, dit-elle. «Il a été fidèle, même lorsque mon mari ne l’a pas été. Je ne me sens pas abandonnée, même si j’ai été rejetée par mon mari et mes proches. Je vois que mon Père céleste me protège et pourvoit à tous nos besoins. J’ai une immense famille en Lui, ce qui me permet de rester forte dans les moments difficiles.»
Grâce à votre soutien, les partenaires de Portes Ouvertes aident Aisha à reconstruire sa vie avec ses enfants dans un endroit sûr. Mais le chemin est encore long. Hélas, le cas d’Aisha n’est pas isolé. De nombreuses femmes chrétiennes en Asie Centrale traversent la même épreuve lorsqu’elles choisissent de quitter leur religion d’origine pour suivre Jésus. Ce choix signifie généralement de tout perdre pour Christ. Et cela demande une grande foi et un immense courage. Mais, comme Aisha, ces femmes estiment que le prix à payer en vaut la peine.