Condamnée à la peine de mort pour blasphème, Asia Bibi a passé neuf ans derrière les barreaux. Le 31 octobre 2018 la bonne nouvelle est tombée ! Asia Bibi est acquittée. La justice a été rendue pour cette mère de famille qui n’a jamais voulu porter atteinte au prophète de l’islam Mahomet.

Asia Bibi  est devenue malgré elle un symbole de lutte contre l’article 295 C du code pénal pakistanais. Cet article stipule qu’une personne qui manque de respect au prophète de l’islam doit être punie de mort. Dans les faits, le moindre geste intentionnel ou non, à l’encontre de l’islam ou de son prophète est puni d’une peine de plusieurs années d’emprisonnement. Voilà comment en 1973 un chrétien aveugle a passé 13 ans en prison après avoir jeté sans le savoir un Coran à la poubelle. Avec une telle loi, aucun chrétien pakistanais n’ose dire quoi que ce soit concernant l’islam et pourtant les accusations pleuvent !

Loi anti-blasphème : un terreau d’injustice

La loi anti-blasphème est une porte ouverte à tous les abus et met les minorités religieuses pakistanaises dans une situation d’extrême fragilité. Lorsqu’il y a des cas de blasphème, des faux témoins peuvent être achetés pour quelques roupies et les investigations ne sont pas menées sérieusement. Les personnes soupçonnées peuvent même être assassinées par des foules en colère qui décident de faire justice par elles-mêmes.

Une fille d’Asia Bibi veut devenir avocate

Plusieurs avocats et hommes politiques pakistanais se lèvent contre cette loi pour dénoncer les injustices quitte à mettre leur vie en danger. L’une des filles d’Asia Bibi souhaite en faire partie. Cette interview a été enregistrée avant l’annonce de l’acquittement de sa mère :

«Depuis 10 ans ma mère est emprisonnée suite à des accusations de blasphème. J’ai vu de nombreux cas semblables, où les gens n’avaient personne pour les défendre, ni les moyens de payer les frais des procès. C’est donc dans cet objectif que je souhaite devenir avocate.»