En Azerbaïdjan, deux pasteurs doivent payer une forte amende parce qu'ils ont décidé de continuer à administrer leur culte sans reconnaissance légale. Une reconnaissance qu'ils attendent depuis plusieurs années.
En Azerbaïdjan, en décembre 2016, un des pasteurs de l’église Aliabad, a été accusé d’avoir tenu une réunion confessionnelle sans que son église ne soit reconnue.
Hamid Shabanov, âgé de 61 ans, avait été arrêté lors d’une descente de police dans son église en 2016 et condamné à payer une amende de 1500 manats, l’équivalent approximatif de 800€. Ce pasteur baptiste avait décidé de faire appel le 24 avril 2019. Cet appel a été rejeté ou plutôt la cour constitutionnelle a refusé de l’examiner.
L’Église baptiste d’Aliabad demande à être enregistrée depuis 1994, ce qui lui est constamment refusé. Hamid Shabanov témoigne:
«Le pasteur Mehman Agammadov et moi-même devons payer une amende parce que les membres de notre églises se sont rassemblés pour prier et louer Dieu.»
Il ajoute: «Cela fait plusieurs années que le gouvernement interdit à notre église de se réunir. Si nous décidons de le faire, l’amende sera doublée.»
Cette communauté compte à peu près une cinquantaine de fidèles. Ces dernières années, le nombre de raids durant des rassemblements chrétiens a augmenté. Des chrétiens tentent de se mobiliser pour dénoncer l’illégalité de ces descentes de police.
À l’origine de ces pressions se trouve l’application d’un texte juridique écrit en 2011 qui vise à restreindre la liberté de culte. Pourtant la Constitution de l’Azerbaïdjan contient un texte de loi qui accorde la liberté religieuse même s’il est précisé ailleurs que «la conduite de propagande religieuse menée par des étrangers et des réfugiés est interdite».
Il reste toutefois un paradoxe notable et encourageant pour la communauté chrétienne. Depuis 1993, le nombre de chrétiens azéris d’arrière-plan musulman a considérablement augmenté. Avant 1993, il y avait dans le monde moins de 50 chrétiens azéris reconnus, l’équivalent de cette petite communauté dont le gouvernement souhaite interdire le rassemblement. La plupart de ces chrétiens vivaient à l’étranger. Désormais, ils seraient plusieurs milliers dans le pays.