Pourquoi autant de retenu quand il s’agit de partager la joie de connaître Jésus? Tous les jours, nous échangeons pourtant sur tant de sujets divers et variés. Souvent même avec zèle et passion. Alors pourquoi n’y a-t-il pas la même ferveur lorsqu’il s’agit de partager notre foi autour de nous?
En Occident, nous avons cet immense privilège de pouvoir parler de Dieu librement. Rien ne nous empêche de professer notre foi à notre entourage. Personne ne viendra nous jeter en prison si nous lisons la Bible en public. Mais profitons-nous de cette bénédiction inouïe? Pas toujours, je le crains.
Si le diable n’utilise pas les outils de la persécution chez nous, il semble qu’il nous plonge tout de même dans une bataille spirituelle au quotidien en jouant sur nos peurs. Et donc, retenus par une certaine frilosité, et par la crainte des réactions engendrées, nous nous imposons nous-mêmes des barrières, au point de vivre notre foi presqu’en secret.
Ailleurs dans le monde, les chrétiens n’ont pas le choix et sont, eux, obligés de vivre leur foi en secret. C’est par exemple le cas en Somalie, un pays à 99% musulman où les quelques centaines de chrétiens sont activement recherchés pour être tués. C’est à l’abri des regards qu’ils trouvent le moyen de se réunir pour prier et louer l’Éternel. Et en dépit du danger, l’Église reste vivante en Somalie!
Sinon, comment expliquer qu’elle grandit doucement mais sûrement grâce à de nouveaux convertis qui risquent leurs vies dès lors qu’ils renient l’islam pour se tourner vers le Christ? Et puis, preuve de sa portée, même cachée, l’Église inquiète les autorités qui mettent tout en œuvre pour l’éradiquer entièrement.
Quand Paul écrit «Le Dieu qui a ordonné que la lumière brille du sein des ténèbres a aussi fait briller sa lumière dans notre cœur pour faire resplendir la connaissance de la gloire de Dieu dans la personne de Christ» (2 Cor. 4:6) je l’entends indirectement parler des chrétiens persécutés en Somalie. Au milieu d’une nation plongée dans les ténèbres et qui a en grande majorité tourné son dos au véritable Dieu, la flamme de la foi de ces chrétiens brille d’autant plus ardemment.
Est-il possible qu’elle brille aussi à notre bénéfice? C’est une évidence car nous faisons partie du même corps! «Si un membre souffre, tous les membres souffrent avec lui. Si un membre est honoré, tous les membres se réjouissent avec lui» (1 Cor. 12:26). Nous souffrons donc aux côtés de l’Église persécutée de Somalie, mais nous nous réjouissons aussi avec elle pour sa vaillance face aux épreuves.
Que nous soyons alors à notre tour une source de joie pour ces chrétiens en brisant les barrières de frilosité et de peur que nous dressons nous-mêmes et qui nous empêchent d’opérer pour le Royaume de Dieu.