En Irak, des milliers de familles chrétiennes ont pu enfin retourner vivre dans la plaine de Ninive. Elles étaient déplacées depuis 2014 en raison de l'invasion du groupe État Islamique.
En Irak, 8 360 familles chrétiennes étaient de nouveau chez elles dans la plaine de Ninive à la fin du mois de novembre et 1 206 maisons ont été restaurées grâce au soutien de nos donateurs.
C'est à Karakosh, Bashika ou encore Bartella que l'on recense le plus grand nombre de retours. Ce retour a permis le repeuplement de ces villes, entre autres :
- 5 122 familles chrétiennes sont retournées à Karakosh et 487 maisons ont été restaurées
- À Bartella, ce sont 1 325 familles qui sont revenues et 300 maisons qui ont fait l'objet d'une rénovation
- 287 familles ont rejoint Bashika et 228 maisons ont été rénovées
- À Bahzany, 155 familles sont revenues, et 120 maisons sont restaurées
- À Batnaya, même si aucune famille ne s'est réinstallée à cause des routes toujours bloquées, 31 maisons sont terminées
- 329 familles se sont installées à Karamles et 40 maisons sont reconstruites
La population chrétienne de Karakosh est la plus importante de la plaine de Ninive. L'évêque Georges, qui supervise le comité pour la restauration des maisons, affirme au sujet de ceux qui sont retournés dans ces villes :
«Ces gens sont contents de rester. Il y a des difficultés, mais ils sont habitués à cette vie.»
Les besoins de la communauté chrétienne sont toujours importants
L'ensemble de la plaine de Ninive a d'autres besoins, selon un prêtre de Karakosh :
«Nous avons besoin de plus de sécurité, de plus de justice pour notre peuple et de soutien politique pour garantir que l'existence chrétienne est protégée ici.»
Le besoin est aussi économique. Le prêtre syriaque orthodoxe Yacoub, de Bartella, pense que certaines des familles chrétiennes déplacées hésitent à rentrer chez elles à cause de la situation économique, car il n'y a pas d'offres d'emplois, donc, pas de perspective d'avenir.
Les chrétiens de la plaine de Ninive demandent encore un soutien financier pour la reconstruction complète des habitations. Les aides ne parviennent pas toujours en temps et en heure au comité
pour la restauration, ce qui freine le retour de la population à la maison.
L’Église lutte contre la baisse démographique
À cause du mauvais état de l'infrastructure de ces villes, certaines familles choisissent plutôt de rester à Erbil, capitale de la région autonome du Kurdistan, au Nord de l'Irak. Située à 77 kilomètres à l'Est de Mossoul, les gens y trouvent plus de confort et une facilité d'accès aux hôpitaux, aux écoles et au travail. L'évêque de Karakosh affirme :
«Nous luttons chaque jour pour notre survie en tant que chrétiens ; notre existence est menacée. Le changement démographique est la chose la plus importante.»
À Mossoul aussi, le défi est grand. Pour faire revenir les chrétiens, il faut établir des infrastructures. Deux bâtisses sont actuellement en reconstruction: l'église catholique chaldéenne de Mar Poulos, presque terminée et l'église Al Bishara, des diocèses syriaques catholiques.
Le prêtre syriaque orthodoxe Poulos de Bashiqa déclare : « Malgré tout ce qui nous est arrivé, Dieu a pris soin de nous, il ne nous a pas quittés.»
Deux ans de reconstruction après le départ de Daech
En août 2014, la plaine de Ninive a été envahie par l'organisation État islamique. Les combattants de l’État Islamique ont laissé d'importantes destructions derrière eux. Des centaines de maisons ont été incendiées
intentionnellement. Certaines ont été complètement détruites à cause des
combats qui s'en sont suivis pour libérer la région.
La région a finalement été libérée de l'occupation extrémiste à l'automne 2016. C'est seulement un an plus tard que les premiers habitants ont pu retourner dans leurs villages. En juillet dernier, 8 744 familles chrétiennes étaient rentrées dans neuf villages de la région.