Alors que la situation des Droits de l’Homme au Soudan est évaluée aujourd’hui par l’ONU, la situation des chrétiens sur le terrain ne fait qu’empirer.
Le Conseil des Droits de l’Homme des Nations Unies fait le point aujourd’hui sur la situation des Droits de l’Homme au Soudan lors d’une session spéciale de 3h30 à Genève. Il s’agit de la 1ère session du genre depuis que le pays a été divisé en deux États distincts, entre le Soudan et le Sud-Soudan. Sur le papier, le pays s’est engagé à respecter les droits de ses citoyens (*). Mais sur le terrain, les chrétiens souffrent de l’extrémisme islamique et leurs droits sont systématiquement bafoués. Selon l’Index Mondial de Persécution des Chrétiens 2016, le Soudan est le 8e pays où les chrétiens sont le plus persécutés. Les chrétiens sont harcelés quotidiennement, notamment par les services de renseignement et de sécurité de l’État qui ont des pouvoirs très étendus. Les responsables d’églises sont arrêtés, les églises fermées ou détruites, les chrétiens sont soumis de force à la charia ou bien on leur déclare la guerre comme c’est le cas dans le Sud. Le 14 décembre 2015, Telahoon Nogosi Kassa Rata, responsable de l’église évangélique Bahri au Nord de Khartoum a été arrêté après avoir répondu à une convocation des services de sécurité. Sa famille n’a pu le voir qu’une seule fois depuis son arrestation. Le même mois, Hassan Abduraheem Kodi Taour, Secrétaire général de l’Église Soudanaise du Christ a été arrêté chez lui. Sa famille n’a aucune nouvelle depuis. Depuis 2011, au moins 5 églises ont été fermées ou démolies. C’est par exemple le cas de l’église d’Ombada (300 personnes) et de l’église SCOC du Nord de Khartoum (600 personnes), qui ont été détruites sur ordre du gouvernement. Pour les chrétiens locaux, les destructions d’églises et le refus d’enregistrer toute nouvelle église montrent que les autorités veulent effacer toute trace visible de témoignage chrétien dans la société. L’examen périodique universel est un mécanisme des Nations Unies permettant aux États membres de l’ONU de passer en revue tous les 4,5 ans, la situation des Droits de l’Homme dans chacun des États membres de l’ONU. (*) Le Soudan est signataire du Pacte International relatif aux Droits Civils et Politiques qui garantit notamment le Droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion, ainsi que le droit à manifester sa religion. La Constitution Intérimaire du Soudan, quant à elle, en plus de réitérer ce droit, dispose que tous les citoyens sont égaux devant la loi et sont tous sous la protection de cette même loi. Légende photo: Ce qu’il reste de l’église SCOC Bahri au Nord de Khartoum. Elle a été démolie sur ordre du gouvernement le 1er juillet 2014. Pasteurs arrêtés, églises détruites
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