Soixante-quatorze enfants défavorisés ont dû quitter leur foyer géré par des chrétiens dans l’État du Rajasthan, suite à la fermeture du bureau de la Mission Emmanuel. Un nouvel exemple de la persécution qui s’appesantit sur les chrétiens en Inde.
La scène largement diffusée sur les réseaux sociaux montre des policiers encadrant une colonne d’enfants avec leurs bagages, jusqu’au car qui les conduira ailleurs. Les parents et les éducateurs présents sont impuissants face au drame qui se joue sous leurs yeux. 74 enfants brutalement privés de scolarité et d’éducation parce que les autorités ont ordonné la fermeture, le 9 mai, de l’organisation qui gère leur foyer d’accueil. Motif : elle ne s’est pas réenregistrée auprès du comité de protection de l’enfance selon la loi de 2015. Dans les faits, chaque tentative d’enregistrement a été rejetée.
Opposition politique
«La Mission Emmanuel est connue depuis plus de dix ans pour sa qualité d’éducation et de service. Son fondateur s’est heurté à une forte opposition des principaux dirigeants politiques», a déclaré Lilian Grace, de la Commission des minorités du Rajasthan. «La Commission de protection de l'enfance a agi de manière arbitraire, sans égard à l'application régulière de la loi. De ce fait, l'activité de l’organisation s'est arrêtée sur une décision de justice, sans aucun fondement», ajoute l’avocat Dinesh Pardasani.
«Les nationalistes hindous nous diabolisent»
Alors que le nationalisme hindouiste s'intensifie en Inde, des dizaines de personnalités ont appelé à une action concertée pour faire respecter la constitution et les droits fondamentaux du pays lors d'une conférence qui marquait les quatre années de gouvernance par le Premier ministre Narendra Modi. Au sujet de la communauté chrétienne, Tehmina Arora, avocate et directrice d’un groupe de défense des droits humains, n’a pas mâché ses mots :
«Les nationalistes hindous nous diabolisent et nous attaquent. En 2017, les atrocités commises envers les chrétiens ont augmenté de 20 %. Nous n'avons pu déposer que 25 affaires pénales, contre plus de 240 faits déclarés au cours de l'année. Quand vous allez à la police, les agents coopèrent à peine et refusent souvent d'enregistrer les plaintes. La culture de l'impunité est de plus en plus répandue. On nous dit que toute personne accusée de convertir les hindous sera battue.»
Des responsables chrétiens ont réagi concrètement en publiant le 8 mai une lettre qui encourage les chrétiens indiens à jeûner et prier chaque vendredi «pour notre renouveau spirituel et celui de notre nation», en vue des élections nationales de 2019.
Sujets de prière
- Remercions Dieu pour le travail effectué jusqu’ici auprès des enfants
- Prions pour que Dieu protège et conduise chacun d’entre eux
- Prions pour que les chrétiens tiennent ferme face à la persécution en Inde