Aux côtés du pasteur Brunson se tient l’un de ses plus fidèles amis : Soner Tufan. « Nous nous sentons plus forts ! Pour nous chrétiens, la souffrance est un honneur », déclare Soner en affichant un large sourire. Quelques heures plus tôt, la cour de justice vient de rendre son verdict : Andrew Brunson est libre. Il est autorisé à quitter la Turquie pour les États-Unis, son pays d’origine. C'était le 12 octobre. 

«3 fois plus de chrétiens dans mon église !»

Beaucoup s’attendaient à ce que les accusations d’espionnage portées contre Andrew Brunson affaiblissent l’Église protestante turque, qui compte environ 7 000 chrétiens. D'autant plus que les médias, en le décrivant comme un conspirateur, avaient semé la confusion parmi les chrétiens. 

«Curieusement, l’attachement des gens à l’Église est devenu plus fort. Dans l’église que je fréquente, le nombre de fidèles a triplé depuis l’affaire Brunson» 

confie, Soner Tufan, du conseil d’administration  de l’Association des Églises Protestantes de Turquie. Encore surpris, il ajoute : «Non seulement les protestants, mais aussi les catholiques et les orthodoxes se sont rapprochés les uns des autres et nous ont montré leur solidarité.»

De la prison à la Maison Blanche

Le lendemain du verdict, Andrew Brunson arrivait sur le sol américain. Accueilli par le président Trump, il a été reçu à la Maison Blanche. Et lors de l’entretien, Andrew a même prié pour Donald Trump ! Une situation qui rappelle étrangement celle de Paul (Actes 25 – 26). L’apôtre faussement accusé lui aussi venait de passer deux ans en prison. Mais Dieu a Ses raisons. Paul a pu ensuite comparaître et témoigner devant le roi Agrippa, puis devant César.

Ambassadeur de l’Évangile dans les chaînes

Andrew Brunson a exercé son ministère pastoral à Izmir pendant 23 ans. Il a été arrêté dans la répression généralisée qui a suivi le coup d’État manqué de juillet 2016. Sous l’effet des pratiques gouvernementales et des dérives médiatiques, ce pasteur a été accusé d’espionnage en lien avec des groupes terroristes. 

«Je ne suis pas en prison à cause d’une faute quelconque, mais parce que je suis chrétien»

déclarait Andrew avant la troisième audience de son procès en juillet dernier. Il risquait jusqu’à 35 ans de prison.