Le Bangladesh est en pleine tourmente depuis que la Première ministre Sheikh Hasina a démissionné et quitté le pays, après des semaines de manifestations antigouvernementales dénonçant notamment la corruption du régime.

Attaques ciblées contre les chrétiens

Nos partenaires locaux rapportent que l'instabilité a fait place à des attaques de groupes radicaux contre les communautés religieuses minoritaires, dont la communauté chrétienne. La plupart des chrétiens bangladais sont des convertis ayant quitté l’islam pour suivre Jésus. À travers le pays, des églises de maison ont également été incendiées et un nombre croissant de maisons de croyants ont été attaquées. Beaucoup de nos frères et sœurs se cachent, cherchant protection et sécurité.

Un partenaire du Nord du Bangladesh rapporte:

«Nous avons passé une nuit blanche à prier le Seigneur pour qu'il protège tous les chrétiens. Dans de nombreuses régions, des groupes radicaux dressent des listes de chrétiens convertis afin d'attaquer leurs maisons. Certains foyers ont déjà été attaqués, tandis que d'autres vivent dans la peur et la clandestinité, à la recherche d'une sécurité pour leur vie.»

Un nouveau gouvernement en place

Le 8 août, le Nobel de la paix Muhammad Yunus a pris la tête d’un nouveau gouvernement. Bien que la violence se soit calmée, l’ordre n’est pas encore rétabli: les vols et les cambriolages sont encore nombreux dans les villes. Les habitants se sont mis à patrouiller toutes les nuits pour défendre ceux qui vivent dans leur quartier mais cela n'arrête pas les voleurs souvent armés de pistolets ou d’outils contondants.

De nombreux chrétiens sont ainsi victimes d’attaques qui n’ont d’autres but que de se «venger» des groupes minoritaires considérés comme protégés par le gouvernement précédent. Les auteurs agissent dans une pseudo-impunité car ils savent que le gouvernement actuel n'est pas en mesure d’agir pour protéger les chrétiens et les autres groupes minoritaires.

L’instabilité règne dans le pays

Il a été conseillé à nos partenaires locaux de rester chez eux et de limiter leurs déplacements pour des raisons de sécurité. Ces derniers travaillent sans relâche pour entrer en contact avec le plus grand nombre de chrétiens possible. Ils nous ont fait parvenir les photos qui illustrent cet article. On y voit une famille de chrétiens qui a été attaquée le 5 août au Nord du pays sans que personne ne puisse la protéger. L’autre photo montre le cou d’un chrétien qui a failli perdre la vie lors d’une attaque au couteau.

Merci de prier avec et pour les chrétiens bangladais dans cette situation d'instabilité. En tant que corps du Christ, la chose la plus importante que nous puissions faire en ce moment est de prier avec nos sœurs et nos frères.

Comme l'a souvent répété Frère André, le fondateur de Portes Ouvertes:

«Nos prières peuvent aller là où nous ne pouvons pas aller... il n'y a pas de frontières, pas de murs de prison, pas de portes qui nous soient fermées lorsque nous prions.»