C’est un désert qui s’étale sur sept décennies, traversé par trois générations de chrétiens. Si la Corée du Nord semble murée dans son idéologie, l’Église a survécu à la persécution. Bien plus: elle grandit par la fidélité de Dieu.
La vie de Hea Woo est intimement liée à l’histoire récente de son pays, la Corée du Nord. Il y a tout juste 70 ans, le 25 juin 1950, la guerre éclatait entre les deux Corées. Hea Woo est née dans les années 1940. Elle se souvient: «Notre village était en première ligne, à la frontière entre le Nord et le Sud. Très vite les soldats nord-coréens sont arrivés. Ils ont dit à tout le monde de partir. Ma mère, ma sœur et moi sommes parties en direction de la frontière chinoise. Nous marchions de nuit. Le jour, nous nous cachions des bombardiers américains. Il nous a fallu deux mois pour atteindre la frontière. J’avais terriblement peur: des gens mouraient de faim, d’épuisement ou sous les bombes. Je n’ai jamais revu mon père, médecin dans l’armée.»
Renier Christ ou mourir
La péninsule coréenne était déjà divisée en deux depuis 1945: les États-Unis soutenaient le Sud, tandis que l’Union Soviétique occupait le Nord. En trois jours, Séoul a été prise par l’armée du Nord. Environ 1.200 chrétiens ont été martyrisés, certains ont même été enterrés vivants. 30 ont été tués en défendant un bâtiment d’église et 500 pour avoir déclaré publiquement leur foi. D’autres, capturés, durent choisir: renier Christ ou mourir. Les églises ont été forcées d’organiser des cultes célébrant la victoire du Nord. Les pasteurs qui ne manifestaient pas leur soutien lors de leurs sermons ont été éliminés. À Pyongyang, au Nord, les chrétiens favorables aux troupes adverses et à la liberté de culte étaient exécutés. La ligne de front est restée au milieu de la péninsule jusqu’à l’armistice du 27 juillet 1953.
L’Église entre en clandestinité
Un jour, Hea Woo a remarqué que sa mère portait une chaîne avec une petite croix. «Qu’est-ce que c’est, maman?» Elle a vite caché sa chaîne: «Chut! N’en parle à personne.» Hea Woo a gardé le secret.
«Après bien des années, j’ai réalisé que ma mère avait été chrétienne.»
Après la guerre, aucune des 3.000 églises de Corée du Nord n’a été utilisée pour adorer Dieu. Tout chrétien s’est retrouvé devant trois choix: tenter de fuir le pays, cacher sa foi ou la renier. Beaucoup ont décidé de se réfugier dans la clandestinité. Ainsi, les chrétiens qui ont survécu à la guerre ont gardé leur foi vivante, et Dieu a permis à beaucoup de leurs enfants de venir aussi à la foi. Hea Woo a entendu parler de Jésus pour la première fois dans les années 1990, grâce à son mari. Celui-ci est mort en prison six mois après avoir été découvert et arrêté en tant que chrétien. Finalement, Hea Woo s'est échappée en Chine, comme tant d'autres Nord-Coréens, et a rencontré des chrétiens dans une maison de refuge. «La seule explication pour laquelle j'ai accepté l’Évangile, c’est que ma mère et mon mari avaient prié pour moi. J'en suis convaincue.» Hea Woo été capturée et renvoyée en Corée du Nord, où elle a passé des années dans un terrible camp de travail. Mais elle savait que Dieu ne l'avait pas abandonnée. Elle a entendu sa voix audible, a fait l'expérience de sa guérison, et a même pu conduire cinq autres prisonnières à Jésus.
Grâce à votre soutien, l’Église grandit
De nombreux Nord-Coréens ont entendu l'Évangile pour la première fois dans ces maisons de refuge, puis ont rapporté la bonne nouvelle à leurs familles en Corée du Nord, avec de la nourriture, des médicaments et du matériel chrétien, fournis avec votre soutien. Cette aide renforce la foi des chrétiens secrets et leur permet de survivre aux dures réalités de la vie. Ils savent qu’ils ne sont ni seuls ni oubliés.
Sujets de prière
- Remercions Dieu d’avoir veillé sur son Église en Corée du Nord malgré la persécution
- Prions pour que Dieu protège, aide et fortifie les chrétiens nord-coréens
- Prions pour que les forteresses spirituelles et idéologiques s’écroulent en Corée du Nord