Le Conseil des Droits de l'Homme des Nations Unies a appelé l'Algérie à «garantir à tous le plein exercice de leur liberté de pensée, de conscience et de religion».
Le Conseil des Droits de l'Homme de l'ONU a exhorté le gouvernement algérien à cesser de harceler sa minorité chrétienne, après que plusieurs églises et autres institutions religieuses aient été mises sous scellés au cours des derniers mois. Le comité a appelé l'Algérie à «garantir à tous le plein exercice de leur liberté de pensée, de conscience et de religion» dans les observations finales concernant le quatrième rapport périodique de l’Algérie du 26 juillet.
Selon ces observations, le gouvernement algérien devrait «s’abstenir d’entraver le culte de personnes n’observant pas la religion officielle notamment par le biais de destructions et fermetures d’établissements ou refus d’octrois d’enregistrement de mouvements religieux».
Espoir d'un dialogue constructif
L’Alliance Évangélique Mondiale a accueilli favorablement les recommandations du Conseil des Droits de l'Homme. Wissam al-Saliby, responsable du plaidoyer à l’Alliance Évangélique Mondiale a déclaré :
«Maintenant, l’Alliance Évangélique Mondiale et ses partenaires espèrent que le gouvernement algérien, dans le même esprit de dialogue constructif avec le Conseil des Droits de l'Homme, mettra en œuvre les recommandations et honorera ses obligations internationales inscrites dans le Pacte international relatif aux droits civils et politiques dont l'Algérie fait partie.»
L’Alliance Évangélique Mondiale avait soumis un rapport au Conseil des Droits de l'Homme en juin 2018, expliquant que les fermetures d'églises en Algérie sont régies par une ordonnance de 2006.
Un flou juridique sur le statut des églises
L'ordonnance 2006 fixe les conditions et règles d'exercice des cultes autres que musulmans. Elle stipule qu'une autorisation doit être obtenue avant d'utiliser un bâtiment pour le culte non musulman, et que ce culte ne peut être pratiqué que dans des bâtiments qui ont été spécifiquement désignés à cet effet.
Dans son rapport remis à l'ONU en juin, l'Alliance Évangélique Mondial a souligné que l'ordonnance n'était que partiellement appliquée. En effet, la loi de 2006 prévoyait la création d'une commission nationale en charge du culte non-musulman et de la réglementation quant à la construction de bâtiments religieux. Cette commission n'existe toujours pas et l'incertitude juridique qui s'ensuit sur le statut des églises est utilisée pour justifier leur fermeture.
Depuis
novembre 2017, six églises ont été fermées en Algérie, ainsi qu'une
librairie chrétienne et une crèche pour les enfants chrétiens. Trois
églises ont été rouvertes ensuite. Des dizaines d'autres églises ont
aussi reçu des notifications de fermeture sans justifications. L'Église protestante d'Algérie a été spécifiquement ciblée.
(source : World Watch Monitor)