La République centrafricaine (RCA) est en proie à un conflit depuis 2013 et la majeure partie du pays est occupée par des milices armées, responsables de toute une série d’atteintes aux droits humains.
La République centrafricaine a sombré dans le chaos à la suite du coup d’État perpétré en 2013 par la Séléka, une milice majoritairement musulmane. Le gouvernement contrôle la capitale Bangui, le reste du pays est divisé par de multiples factions. L’instabilité est à son comble depuis la déstabilisation récente du Soudan voisin. Les chrétiens sont particulièrement vulnérables.
Une majorité de Centrafricains se déclarent chrétiens. Le catholicisme est la dénomination la plus représentée, suivie du protestantisme. Les églises indépendantes se multiplient.
Depuis 2013, les chrétiens sont visés par la coalition de mouvements rebelles islamiques, la Séléka (qui agit toujours sous différentes factions), FPRC, UPC et 3R. Dans les régions et quartiers à majorité musulmane, ils sont opprimés quotidiennement.
Des églises sont attaquées par des groupes issus de la Séléka ou par le mouvement anti-balaka, majoritairement animiste. Les responsables chrétiens qui dénoncent les exactions des milices, qui attaquent notamment les églises, le font au risque de leur vie.
De nombreux chrétiens sont déplacés internes, réfugiés dans des camps où ils ont tout perdu. Beaucoup fuient au Cameroun voisin. Les convertis de l’islam sont ostracisés et agressés physiquement par leur famille.
La vie continue d’être difficile et dangereuse pour les chrétiens en RCA. Le conflit violent entre les différentes factions du pays ne montre aucun signe d’apaisement, et les communautés chrétiennes sont souvent prises entre deux feux. De nombreuses églises ont dû fermer à cause de la violence, des maisons et des entreprises appartenant à des chrétiens ont été attaquées et détruites. Chrétiens et musulmans ont été contraints de chercher refuge dans des camps de déplacés, laissant derrière eux leur vie et leurs biens. Cette crise permanente s’aggrave d’année en année, à mesure que les combats se poursuivent. Le référendum constitutionnel de cette année s’est déroulé sans violences, mais il pourrait aussi entraîner une augmentation de la corruption, car il permet au président actuel de briguer un troisième mandat et c’est une tentative de réduire au silence les partis d’opposition. Les observateurs craignent l’impact du référendum sur la situation sécuritaire en RCA.
Les conditions sont encore aggravées pour les chrétiens par l’instabilité qui règne dans les pays voisins. Cela signifie que les chrétiens qui tentent d’échapper aux violences doivent souvent fuir vers des pays où ils sont aussi en danger.
Dans le Nord du pays, les groupes rebelles restent très actifs et s’en prennent aux chrétiens, parfois au nom de principes islamistes. Au centre du pays, à Bria, demeure toujours un immense camp de déplacés, où 30 000 réfugiés survivent. La plupart sont des chrétiens.
C’est avec l’arrivée des Français dans les années 1880 que le christianisme est devenu majoritaire en Centrafrique. Les catholiques se sont implantés les premiers puis les protestants sont arrivés vers 1921.
Musulmans ciblés par les anti-balakas (animistes).
Jeudi 15 novembre 2018 - 40 personnes déplacées et 2 prêtres ont trouvé la mort dans l'assaut de la cathédrale d'Alindao et du camp de réfugiés de l’évêché, dans le Sud-Est de la Centrafrique.